Le dessinateur et scénariste belge de BD Didier Comès est décédé mercredi à 71 ans après avoir été un maître des longs récits fantastiques en noir et blanc, dont "Silence" en 1979, a annoncé jeudi l'éditeur Casterman. Né en 1942 dans un petit village germanophone du sud-est de la Belgique, Didier Comès, de son vrai nom Dieter Herman, a grandi dans les Ardennes belges. Il se consacre d'abord au dessin industriel avant de se lancer dans la bande dessinée en 1969, avec de courts récits publiés par Pilote et le Journal de Spirou. Son style s'affirme avec "L'Ombre du corbeau", un récit onirique sur un soldat allemand durant la guerre 1914-18.
Privilégiant le noir et blanc et les longues histoires, à l'instar de son ami Hugo Pratt, Didier Comès connaît la consécration avec "Silence", un récit envoûtant publié par le mensuel A suivre en 1979. L'album, son plus grand succès, sera ensuite couronné par le festival de BD d'Angoulême en 1981. Resté fidèle aux Ardennes où il vivait à l'écart du monde de la BD, il publiera plusieurs autres longs récits, dont "La Belette", "Eva", "L’Arbre-Coeur" et "Dix de Der" (2006), qui prend pour cadre la Seconde guerre mondiale. "J’ai rarement rencontré quelqu’un d’aussi cohérent par rapport à son œuvre", a déclaré jeudi l'auteur belge de BD François Schuiten, cité par Casterman. "Je reste toujours ébloui devant la beauté de ses planches, la façon dont il traduit le mystère des forêts qui l’entourent. Il travaille le végétal comme un orfèvre ou un artiste japonais", a-t-il ajouté. Le talent de Didier Comès a été récemment célébré par deux expositions à Liège et à Angoulême en janvier.