Au Yémen, 50% des filles seraient mariées de force avant l’âge de 15 ans. Une statistique effrayante dont la dernière illustration est l’histoire de cette fillette de 13 ans, décédée d'une hémorragie cinq jours après avoir été mariée de force, comme l’a révélé jeudi une organisation de défense des droits de l'homme à Sanaa, la capitale du pays.
L'ONG Al-Chaqaeq a précisé que la fillette, Elham Mahdi al-Assi, originaire de la province de Hajja, au nord-ouest de Sanaa, est décédée le 2 avril en raison "d'une hémorragie résultant d'une déchirure vaginale", selon le rapport du médecin légiste.
Victime de mariage forcé
Le mariage de la fillette avec un homme d'une trentaine d'années avait été célébré le 29 mars dans le cadre du "mariage d'échange", courant au Yémen, en vertu duquel les familles échangent les jeunes filles à marier, selon l'ONG Al-Chaqaeq. Conformément à ce type de mariage, la sœur de l'époux a été donnée en mariage à un homme de la famille de la mariée.
50% des unions dans le pays seraient des mariages forcés, selon la présidente de la Ligue internationale des Droits de la femme, Annie Sugier.
"Ce sont des fillettes", dénonce Annie Sugier :
La fillette a été "victime de ceux qui se jouent de la vie des enfants au Yémen". Sa mort constitue "un exemple frappant de ce à quoi appellent les détracteurs de la loi fisant l'âge du mariage".
L’espoir d’une loi sur l’âge minimum du mariage
Le décès de l'adolescente intervient alors qu'un projet de loi fixant l'âge minimum du mariage pour les femmes à 17 ans suscite la controverse au Yémen. Une loi fixant à 17 ans l'âge du mariage pour les filles et à 18 ans pour les garçons avait été votée l'an dernier. Mais des députés de plusieurs tendances politiques ont fait une demande au président du Parlement pour la réexaminer, ce qui empêche sa promulgation.
Les organisations de femmes soutiennent ce projet de loi, tandis que les islamistes et les conservateurs y sont opposés.