C'est une première depuis 1981. Hosni Moubarak a nommé samedi Omar Souleïmane, qui dirige les services de renseignement égyptiens, au poste de vice-président, après avoir dissous le gouvernement la veille. Une fonction inoccupée depuis l'accession au pouvoir du président égyptien.
Réputé intègre, le chef du renseignement, souvent cité parmi les candidats potentiels à la succession du raïs égyptien, est un proche allié de Moubarak. Agé de 74 ans, il s'est illustré par ses efforts de médiation au Proche-Orient, un dossier clef dans les relations entre Le Caire et Washington.
Un nouveau Premier ministre
L’ancien ministre de l'Aviation, le général Ahmad Chafik, a quant à lui été nommé au poste de Premier ministre. Ancien pilote de chasse, il a dirigé l'armée de l'air entre 1996 et 2002, année où il entré au gouvernement. Il est réputé pour être efficace et compétent dans le domaine administratif.
En le nommant à la vice-présidence, le président esquisse pour la première fois une piste possible pour sa propre succession. La promotion du patron des services de renseignement laisse également penser que le fils du raïs, Gamal, 47 ans, ne serait pas l'héritier politique potentiel de son père, comme la rumeur le voulait.
ElBaradei appelle le président à partir
Des nominations qui interviennent alors que le pays connaît un mouvement de contestation sans précédent du régime en place. Les manifestants réclament le départ du président égyptien, au pouvoir depuis 30 ans.
Mais Hosni Moubarak, 82 ans semble vouloir s'accrocher au pouvoir après avoir promis la formation d'un nouveau gouvernement et des réformes. Reste désormais à savoir si ce nouveau gouvernement parviendra à calmer la colère de la rue. L'opposant le plus en vue, Mohamed ElBaradei, a en tout cas appelé samedi le président à partir sans délai pour le bien de l'Egypte, dans des déclarations à la chaîne Al-Jazira.