Samedi, l’ancien président égyptien sera fixé sur son sort. Il risque la peine de mort.
Samedi, les Egyptiens vont à nouveau avoir les yeux rivés sur leur écran. La télévision d'Etat va diffuser en direct le verdict du procès d’Hosni Moubarak, comme lors des premières audiences, au mois d'août 2011.
Moubarak, âgé de 84 ans, est le premier dirigeant emporté par le Printemps arabe à comparaître en personne devant les juges. Il est jugé par un tribunal installé dans une école de police de la périphérie du Caire. En attendant son verdict, le vieil homme, atteint d'un cancer, est en détention provisoire dans un hôpital militaire.
La peine de mort requise
L'ancien raïs est accusé de corruption et d'implication dans la mort de plus de 800 manifestants, tués en janvier-février 2011 pendant la révolte qui l'a renversé. Ce qu'il a démenti. Son ancien ministre de l'Intérieur, Habib el-Adli, et six ex-hauts responsables de la sécurité sont poursuivis pour les mêmes raisons. Ses deux fils, Alaa et Gamal, sont eux jugés pour corruption dans le même procès.
Samedi, donc, Hosni Moubarak connaîtra son sort. La peine de mort a été requise contre lui, mais il peut faire appel du jugement. Beaucoup attendent un verdict plus clément, voire un acquittement en raison de son âge et du manque de preuves à charge apportées au cours des audiences. Sa défense plaide en tout cas non-coupable.
Haute protection policière
Ce jugement, très attendu, sera rendu sous haute protection policière. Pas moins de 5.000 policiers et 2.000 militaires seront mobilisés pour assurer la protection du tribunal où Hosni Moubarak, doit être transporté en hélicoptère.
Comme lors des premières audiences de l'été dernier, l'Egypte va monnayer la diffusion du verdict à l'étranger. La télévision d'Etat vendra ses images aux médias étrangers entre 5,5 et 8.000 euros. La vidéo d’Hosni Moubarak allongé sur une civière dans un box grillagé, aux antipodes de celles du dirigeant courtisé et redouté, avait déjà fait le tour du monde à l’ouverture du procès.
Un verdict en pleine élection de son successeur
Ce verdict doit intervenir en pleine élection pour la désignation du successeur du président déchu, lors d'un scrutin pluraliste qui tranche avec les votes acquis d'avance et largement boudés par les électeurs qui lui avaient permis de rester au pouvoir.
Une élection qui verra s'affronter au second tour, les 16 et 17 juin, Mohammed Morsi, candidat des Frères musulmans - un mouvement autrefois illégal même s'il était toléré dans les faits - et le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak, Ahmad Chafiq.