La Tunisie veut rester debout une semaine après l'attaque qui a coûté la vie à une vingtaine de personnes à Tunis. Le musée du Bardo devait rouvrir ses portes mardi et son directeur, Moncef Ben Moussa, s'est confié à Europe 1. Il fait part de sa "douleur et de [sa] tristesse malgré la réouverture du musée". "Des images ne s'effacent pas", dit-il.
>> A 9h10, peu de temps après l'interview, on a appris le report de la réouverture du musée au public pour des raisons de sécurité
Lundi dernier, deux hommes armés ont fait irruption dans les couloirs du musée du Bardo, tirant sur les touristes qui se trouvaient sur place, principalement des étrangers. Pour Moncef Ben Moussa, les assaillants identifiés comme Yacine Labidi et Jaber Khachnaoui s'en sont pris à "un symbole", à "l'extraordinaire richesse d'objets archéologiques et artistiques". "C'est à ces valeurs que les terroristes se sont attaqués", affirme-t-il.
Ne pas baisser les bras. Dans ce contexte, "rouvrir rapidement est aussi une réponse symbolique au message que [les attaquants] ont voulu transmettre", partage-t-il sur Europe 1, ajoutant qu'il s'agit également d'un acte de résistance apparemment insuffisant pour faire face aux défis de sécurité, puisque la réouverture a été repoussée. Moncef Ben Moussa salue le courage de la Tunisie : "Les Tunisiens ne baissent jamais les bras. Ils vont toujours de l'avant, ils sont blessés mais ils sont toujours debout."
Le directeur du musée du Bardo ne fait pas moins part de ses craintes. "J'ai peur que, demain, les Tunisiens ne soient pas aussi conscients que le substrat, que notre richesse culturelle est aussi une arme pour faire face à ces gens-là", confie-t-il.
Un musée intact, mais blessé. Le musée du Bardo internationalement reconnu, notamment pour son incroyable collection de mosaïque, "est profondément blessé par cet acte terroriste odieux". Malgré les dizaines de balles tirées dans les couloirs et les salles, "les œuvres d'art exposées n'ont pas été touchées gravement", rassure Moncef Ben Moussa.
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