L'ancien président pakistanais Pervez Musharraf, placé en résidence surveillée pour avoir ordonné la détention illégale de magistrats à l'époque où il était au pouvoir, a été libéré sous caution lundi. De retour au Pakistan en mars après quatre années d'exil, l'ancien chef d'état-major des armées a déja été déclaré inéligible à vie par la justice, ruinant ses espoirs de se présenter aux élections législatives du 11 mai dernier. Le scrutin a été remporté par la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PMLN) dirigée par l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif, chassé du pouvoir par Musharraf lors d'un coup d'Etat il y a quatorze ans.
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C'est la première fois au Pakistan qu'un haut gradé de l'armée fait l'objet d'un tel traitement, remettant en cause la règle non écrite selon laquelle les militaires sont intouchables au Pakistan. L'actuel chef de l'armée pakistanaise, le général Ashfaq Kayani, a fait état au début de mois de son mécontentement quant au sort réservé à Musharraf. En remettant l'ancien général en liberté, la justice prend le risque de voir ce dernier fuir à nouveau son pays malgré l'obligation qui lui est faite par la Cour suprême de ne pas quitter le Pakistan. Pour nombre d'observateurs, un départ de Musharraf, officiellement pour des raisons de santé, permettrait à la fois aux juges et à l'armée de sauver la face.