Depuis trois semaines, Nafissatou Diallo vit cachée, dans un lieu tenu secret et sous haute protection policière. Le bureau du procureur l’héberge, pour la protéger des médias et du clan Strauss-Kahn, qui pourrait être tenté de faire pression sur elle.
Aux Etats-Unis, son nom n’a pas été publié, conformément à la loi. On ne connaît pas non plus son visage. Elle vit avec sa fille de 15 ans, sa grande sœur et un de ses frères, venu de l’Indiana.
Une femme discrète et travailleuse
Dans le quartier du Bronx où elle est arrivée il y a sept ans, peu de personnes la connaissent, même pas les membres de la communauté guinéenne.
Le membre d’une association guinéenne explique qu’il a été très compliqué d’entrer en contact avec ses proches. "Ça a été très difficile d’avoir des renseignements sur elle", développe-t-il au micro d'Europe 1.
"Elle travaille dur, elle s’occupe de sa fille, et n’est pas impliquée dans beaucoup d’activités. Ce que vous appelez en France 'métro, boulot, dodo'", résume-t-il.
Nafissatou absente à l'audience
Aujourd’hui, cette association entre en contact quotidiennement avec la famille de Nafissatou, pour la soutenir moralement. Un représentant sera présent discrètement à l’audience de lundi, au cours de laquelle Dominique Strauss-Kahn devrait dire s'il plaide ou non coupable.
Nafissatou Diallo, elle, ne sera pas présente à cette audience, ni son avocat. Elle pourrait en fait ne jamais apparaître au grand jour avant un éventuel procès où elle serait amenée à témoigner.