"Le viol a bien eu lieu", martèle Mariama Diallo, la psychothérapeute de la femme de chambre guinéenne qui accuse Dominique Strauss-Kahn de tentative de viol, dans une interview à Paris-Match publiée jeudi. La psychothérapeute a été mandatée le 4 juillet dernier par Kenneth Thompson, avocat de Nafissatou Diallo. Elle est donc l’une des rares personnes à voir souvent la jeune victime présumée, qui vit recluse dans un lieu tenu secret à New York, sous protection policière.
"Je connais ce genre de femmes"
Mariama Diallo livre à Paris-Match son sentiment à propos de sa médiatique patiente : pour elle, la crédibilité de Nafissatou Diallo ne fait aucun doute. "Elle ne ment pas. Je n'ai absolument aucun doute, elle a dit la vérité. Je connais ce genre de femmes, je viens de la même ethnie, on parle la même langue", assure cette ancienne avocate pénaliste spécialisée dans l'aide aux femmes africaines en détresse.
Et d’ajouter : "Nafissatou n’est pas une prostituée comme j’ai pu le lire dans un tabloïd, car, chez les Peuls, coucher avec un homme hors mariage, c’est s’exclure de la communauté". Mariama Diallo, qui porte le même patronyme que Nafissatou, est née dans un village peul de la région du Fouta-Djalon, tout près du lieu d’origine de la femme de chambre.
Anne Sinclair "coupable de complicité"
Sûre de la bonne fois de sa patiente, Mariama Diallo est "choquée" par le soutien qu’apporte Anne Sinclair à Dominique Strauss-Kahn. Pour cette féministe aguerrie, l’épouse de DSK lui "facilite les choses et se rend coupable de complicité".
Même les mensonges de Nafissatou Diallo ne la discréditent pas aux yeux de sa psy. Selon Dorchen Leidholdt, directrice du département juridique de l’association Sanctuary for Families, qui travaille de concert avec Mariama Diallo, le fait que Nafissatou ait reconnu avoir menti sur son passé, ainsi que sur le déroulé des événements le jour du drame, n’a 'rien de surprenant'. 'Quand on subit un traumatisme de cet ordre, on s’emmêle les pinceaux. C’est ce qu’elle a fait. Je ne suis pas sûre qu’elle soit totalement consciente de ce que ça représente pour elle au niveau juridique', a-t-elle expliqué.
Des incohérences que Mariama Diallo évite d’aborder avec sa patiente : "je ne la pousse pas à évoquer des sujets qu’elle ne veut pas aborder". La thérapeute de la femme de chambre confirme que cette dernière va "mal, très mal". Elle aurait peur de perdre son permis de résidence aux Etats-Unis et de devoir retourner en Guinée. "Quand j’entends dire qu’elle pleure tout le temps, je ne suis pas étonnée, assure Mariama. Mais je sais aussi qu’elle ne regrette rien. Ce qu’elle a fait, c’est exceptionnel", conclut Mariama Diallo.