Nafissatou Diallo, stratégie payante ?

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avec Reuters , modifié à
Les experts sont divisés sur l'impact des interviews données par la femme de chambre qui accuse DSK.

Le monde entier a enfin découvert son visage et entendu sa version des faits. Nafissatou Diallo est sortie de l'ombre, une semaine jour pour jour avant la prochaine audience de DSK devant le tribunal de Manhattan. La femme de chambre du Sofitel, qui accuse l'ancien patron du FMI de viol, a tenté de redorer son image. Pourtant les observateurs sont divisés sur l'impact de ces interviews.

Sur le fond, les interviews accordées au magazine Newsweeket à la chaîne ABC News n'apportent pas beaucoup d'éléments quant au déroulement des faits. Mais elles pourraient aider la jeune femme à restaurer sa crédibilité, après les accusations du parquet et les insinuations des tabloïds, et notamment du New York Post, qui l'avaient traitée de prostituée. Nafissatou Diallo apparaît ainsi visiblement atteinte par cette affaire, parfois en pleurs lorsqu'elle raconte sa version des faits.

Maintenir la pression sur le procureur

Selon Brenda Smith, une juriste de l'American University à Washington, cette offensive médiatique vise à maintenir la pression sur les services du procureur Cyrus Vance pour que les charges ne soient pas abandonnées. "Le moment a été choisi pour augmenter la probabilité que le parquet continue, pour que l'indignation soit intacte. Les procureurs sont très sensibles à l'opinion publique", estime-t-elle.

Mais cette tentative de prendre l'opinion publique à témoin pourrait cependant être à "double tranchant". Car, si le procureur Cyrus Vance est déjà mis sous pression par les avocats de Nafissatou Diallo, il l'est tout autant par la défense.

Nafissatou Diallo ne sert pas son cas

Dans un communiqué diffusé après la publication des interviews de la jeune femme, William Taylor et Benjamin Brafman, les deux avocats de DSK, ont accusé la femme de chambre d'essayer de "se lancer dans une campagne médiatique visant à forcer un procureur à maintenir ses accusations contre un innocent, ce même innocent dont Mlle Diallo veut obtenir de l'argent".

Matthew Galluzzo, un ancien procureur au sein de l'unité des crimes sexuels de Manhattan, juge lui aussi que Nafissatou Diallo ne sert pas vraiment son cas en se répandant dans les médias. "Le fait d'avoir besoin de faire ce genre de choses tend à indiquer qu'il ne s'est rien passé. S'il s'était effectivement passé quelque chose, [Nafissatou Dialo] n'aurait pas besoin de faire tout cela", explique-t-il.