L’INFO. Le lieu cumulait tous les facteurs de risques. Si les shebab somaliens ont décidé de s’en prendre samedi au centre commercial Westgate de Nairobi, au Kenya, ce n’est pas par hasard : ce luxueux complexe difficile à sécuriser présentait plusieurs avantages pour les islamistes. Europe1.fr vous explique pourquoi.
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Le Kenya ciblé. Les islamistes somaliens voulaient frapper le Kenya. Le but ? Mener une action de "représailles contre les forces kényanes, qui représentent l’essentiel du contingent des forces de stabilisation de Somalie", envoyées en 2011, a expliqué lundi sur Europe 1 l’islamologue Mathieu Guidère. La menace d’un attentat planait donc depuis des mois sur le pays, et particulièrement sur sa capitale, Nairobi, considérée comme le "hub" de l’Afrique, où vivent de nombreux diplomates. Plusieurs étrangers, dont deux Françaises, font d’ailleurs partie des victimes.
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Un centre commercial luxueux… L’inquiétude se cristallisait sur les centres commerciaux de la capitale. Celui de Westgate, ouvert en 2007 dans un quartier chic, accueille chaque week-end riches Kényans et expatriés de toutes les nationalités. Sur plusieurs étages, ce complexe, réputé appartenir en partie à des Israéliens, abrite des magasins de marques internationales, comme Nike, des cafés, des restaurants, des cinémas ainsi qu’un grand supermarché. "Le centre commercial de Westgate était une oasis dans Nairobi", écrit le Washington Post, soulignant qu’on pouvait y déguster un brunch typiquement occidental ou des sushis.
… A la configuration idéale pour une attaque. La configuration des lieux se prêtait aussi particulièrement à une attaque, avec une vaste terrasse de café donnant sur la rue, de multiples entrées et des parkings aériens et souterrains. Le tout dans un quartier souvent très embouteillé, notamment le week-end.
Une surveillance limitée. Malgré ces facteurs de risque, pointés par les experts en sécurité, la surveillance du complexe était relativement limitée. Comme dans la majorité des centres commerciaux kényans, Westgate n’était surveillé que par des gardes de sécurités privés, équipés de détecteurs de métaux et parfois de fusils à pompe, mais incapable de faire face à une attaque armée. Aucun portique de sécurité n’était installé à l’entrée, à l’inverse de plusieurs grands hôtels de luxe de Nairobi. A l’entrée, les visiteurs n’étaient soumis qu’à un rapide contrôle de leurs sacs. Quant aux véhicules, ils n’étaient examinés que sommairement. Après l’attaque, les mesures de sécurité ont été renforcées dans tous les centres commerciaux de Nairobi.