L’INFO. "Nous avons regardé le mal dans les yeux et nous avons triomphé". Ces mots sont signés Uhuru Kenyatta, le président kenyan qui a annoncé mardi soir la fin du siège du centre commercial Westgate de Nairobi, affirmant avoir "vaincu" le commando islamiste qui l'occupait après quatre jours de carnage qui ont fait au moins 67 morts.
"Nous avons humilié et vaincu nos assaillants, cette partie de notre tâche est finie", a déclaré le président kényan vers 19h30 dans une allocution télévisée à la nation. "Nous avons été durement touchés, mais nous avons été braves, unis et forts," a poursuivi le chef de l'Etat kényan.
Faisant état de "pertes immenses" pour le pays, Uhuru Kenyatta a annoncé un deuil national de trois jours à compter de mercredi, au cours duquel "les drapeaux seront en berne".
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Quel bilan ? Selon un bilan encore provisoire du président Kenyatta, 61 civils et six membres des forces de sécurité ont été tués. Parmi eux, il y a 16 étrangers, dont deux Françaises. "Durant l'opération, trois étages du centre commercial Westgate se sont (partiellement) effondrés et des corps sont toujours bloqués", a précisé le chef de l’Etat, laissant entendre que le bilan pourrait encore s'alourdir. Le centre kényan de gestion des crises a rappelé que 175 personnes ont en outre été blessées. Au cours de presque quatre jours de siège, "cinq terroristes ont été tués", a assuré le président kényan, affirmant que 11 "suspects (étaient) en détention". "Ces lâches affronteront la justice, tout comme leurs complices et leurs chefs, où qu'ils se trouvent", a-t-il promis.
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Qui sont les membres du commando ? Mardi soir, il restait très difficile d'obtenir des précisions sur l'identité des membres du commando. Tout au long de l'opération, des rumeurs ont circulé sur la présence au sein du groupe de combattants étrangers, notamment américains et britanniques. L'ombre de la Britannique Samantha Lewthwaite, veuve d'un des kamikazes des attentats du 7 juillet 2005 à Londres, surnommée "la veuve blanche", a notamment plané sur l'attaque.
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Mardi soir sur leur compte Twitter, les shebab ont "catégoriquement démenti l'implication d'une femme" dans l'attaque, ajoutant : "nous avons un nombre suffisant de jeunes hommes totalement dévoués et nous n'employons pas nos sœurs dans pareilles opérations militaires". "Des informations des services de renseignements suggéraient qu'une femme britannique et deux ou trois citoyens américains seraient impliqués dans l'attaque", a commenté à ce propos Uhuru Kenyatta. Il a cependant affirmé ne rien pouvoir confirmer dans l'immédiat, car "les experts médico-légaux travaillent à établir les nationalités des terroristes".