Toronto a Rob Ford, son fantasque maire toxicomane. Naples a Luigi De Magistris, édile à la mauvaise foi indéniable. L'histoire de De Magistris, rapportée par le Courrier International, est celle d'un magistrat devenu maire, élu par ses concitoyens napolitains sur un programme et une idée : le retour de l'éthique en politique, après des mandats marqués par le clientélisme et la corruption.
>> LIRE AUSSI : Rob Ford, le maire de Toronto, fait des siennes en cure de désintox
Succès garanti auprès de la population. L'ex-juge accède au fauteuil de maire en 2011. Mais sa tartufferie est vite révélée, l'ancien magistrat a été condamné le 24 septembre dernier à un an et trois mois de prison ferme… pour abus de pouvoir. En 2006, il avait en effet profité de sa position au sein de la justice italienne pour ficher les relevés téléphoniques de certains députés transalpins.
Une histoire qui suscite les sarcasmes de ses adversaires politiques, mais qui ne perturbe pas l'intéressé. Impassible, Luigi De Magistris en appelle à la justice avec un grand "J" et dénonce une justice formelle qui passe outre son innocence. Un retournement de veste radical pour celui qui estimait il y a encore quelques années que l'Histoire s'écrivait "à coups de décisions de justice" et qui dénonçait un "parlement de suspects". Une posture qui lui permet pour l'instant de rester sur ses positions : clamer son innocence et rester accroché à son fauteuil de maire.