Sans eux, pas d’ascension de l’Everest. Les sherpas népalais qui permettent à des centaines d’alpinistes étrangers de gravir le plus haut sommet du monde ont décidé de ne plus grimper cette saison, après la mort de seize de leurs collègues dans une avalanche survenue vendredi. Ces guides demandent à leur gouvernement un meilleur soutien financier pour les familles des victimes, ainsi qu’une meilleure couverture par les assurances.
Quelques cordées concernées. Pour Bernard Muller, organisateur d’expéditions dans l’Himalaya depuis 25 ans, cette décision "concerne relativement peu de Français". L’une des expéditions organisées par son agence se trouve actuellement sur place, mais sur le versant tibétain, qu’il juge plus sûr. "Cela concerne d’autres équipes, anglaises ou américaines", explique-t-il au micro d’Europe 1.
Le deuil après l'avalanche qui a coûté la vie à seize sherpas népalais :
Nepal mourns #Sherpa victims - Families offered $413 in compensation http://t.co/oQ9sfS0G1z@nytimespic.twitter.com/qnLVtdQP2n— Outside Television (@Outside_TV) April 22, 2014
Car cette clientèle, environ 350 alpinistes étrangers qui patientent au camp de base, aura bien du mal à gravir l’Everest sans l’aide de leurs guides et porteurs. Sur les pentes du toit du monde, les sherpas transportent tentes et approvisionnement, réparent les échelles et fixent les cordes pour aider les alpinistes à atteindre les 8.848 mètres du sommet.
Un rêve qui a un coût. "Beaucoup de gens qui n’ont aucune qualification d’alpiniste, qui sont des bons randonneurs, des randonneurs glaciaires un peu avertis, sont incapables de monter sur cette montagne seuls, sans le travail des sherpas", insiste Michel Pellé, guide de haute montagne et auteur d’un documentaire sur les sherpas népalais.
Certaines expéditions comptent pas moins de cinq sherpas par personne, selon lui. "Évidemment, financièrement c’est beaucoup d’argent", insiste Michel Pellé, pour qui "il y a des personnes qui sont capables de mettre beaucoup d’argent, pour réaliser un rêve, alors que physiquement ils n’en sont pas capables". Bernard Muller, lui, juge la décision des sherpas "un peu dommage" et ajoute : "bien sûr, la douleur est forte mais je pense qu’il y a de bonnes raisons de continuer à être tout de même au service de sa clientèle".
L'INFO - Les sherpas népalais en colère