L'engagement est désormais officiel. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s'engage dans une lettre remise samedi au président palestinien Mahmoud Abbas à établir un État palestinien démilitarisé, rapporte lundi le quotidien Haaretz.
Selon le journaliste Barak Ravid, qui cite une source ayant pu consulter la lettre dont le contenu n'a pas été rendu public, cet engagement ferait partie d'une solution négociée. Benjamin Netanyahou avait déjà évoqué la question dans son discours à l'université de Bar-Ilan, en juin 2009, et lors de son adresse au Congrès américain, en mai 2011. Mais, c'est la première fois que l'expression État palestinien est écrite noir sur blanc dans un document officiel.
"L'Etat palestinien serait démilitarisé"
"Cette position a été exprimée lors de son discours de Bar-Ilan mais aussi en de nombreuses autres occasions", a tempéré un responsable israélien, citant, entre autres, la rencontre de Washington en septembre 2010 entre les deux dirigeants et les rencontres exploratoires israélo-palestiniennes d'Amman en janvier. "Le Premier ministre a dit à plusieurs reprises que si nous parvenions à la paix avec les Palestiniens, l'Etat palestinien serait démilitarisé", a ajouté ce responsable sous le couvert de l'anonymat.
"Attachés à parvenir à la paix"
La missive de Benjamin Netanyahou, réponse à une lettre du président palestinien sur les fondements du processus de paix du 17 avril, a été délivrée samedi soir par son émissaire Yitzhak Molcho à Ramallah. Dans un communiqué conjoint à l'issue de la rencontre, les deux parties se déclarent "attachés à parvenir à la paix" et "espèrent que cet échange de lettres y contribuera".
La lettre du Premier ministre israélien appelle à une reprise immédiate des négociations "sans conditions préalables", précise un responsable israélien cité par Haaretz. Elle rejette donc les exigences palestiniennes et ne contient aucune proposition nouvelle.
Dans sa lettre, le président palestinien Mahmoud Abbas avait appelé Israël à reprendre les négociations de paix sur la base des lignes d'avant juin 1967. Il appelait également à des "échanges de territoire mineurs et mutuellement agréés" et à geler totalement la colonisation au préalable.