Le maire de New York, Michael Bloomberg, s'en est pris avec virulence jeudi aux militants d'Occupy Wall Street sur le thème de l'insécurité, dans un contexte de lassitude croissante des riverains. Le maire de la ville a fait état de plusieurs agressions sexuelles voire d'un viol dans le parc Zuccotti occupé depuis la mi-septembre par les manifestants, qu'il accuse de se faire justice eux-mêmes.
Michael Bloomberg dit "avoir entendu dire que lorsque les gens de Zuccotti Park sont informés d'un délit, ils forment un cercle autour de son auteur au lieu d'appeler la police". Ensuite, ajoute-t-il, ils "le punissent et le repoussent hors du parc, dans la ville, pour faire je ne sais quoi à je ne sais qui". Michael Bloomberg a parlé d'un comportement "méprisable et choquant".
Andrew Smith, un militant du mouvement, a répondu point par point dans un communiqué aux accusations du maire. "Occupy Wall Street possède sa propre équipe de sécurité, bien entraînée, mais elle ne se substitue pas à la police face aux cas de délinquance qui menacent notre communauté ou les riverains", a déclaré cet activiste, membre d'une équipe de surveillance nocturne (Community Watch). "Les participants au mouvement ont appelé la police en plusieurs occasions quand des personnes aux intentions prédatrices ont pénétré dans le parc et commis des actes illégaux ou destructeurs. Ils ont de fait remis des délinquants aux mains du NYPD", a-t-il ajouté. "Monsieur le Maire devrait examiner les faits avant de traiter de méprisables des citoyens responsables", a-t-il conclu.
Autour du parc Zuccotti, des riverains soutenus par des élus locaux disent redouter la prolifération d'incidents. "ASSEZ!", titrait récemment le tabloïd New York Post en appelant le maire à reprendre le contrôle du parc. Un sondage publié jeudi par l'université de Quinnipiac montre que 39% des électeurs américains jugent défavorablement le mouvement, contre 30% qui le soutiennent. Une autre enquête, portant elle sur les électeurs inscrits dans l'Etat de New York, fait état de 50% de personnes opposées au mouvement, contre 44% en sa faveur.