Tout faire pour éteindre le feu. Au lendemain de l’annonce de la fermeture du tabloïd britannique News of the World, le Premier ministre David Cameron a esquissé un mea-culpa sur une affaire qui le met dans une position très délicate. En cause : sa proximité avec le magnat de la presse Rupert Murdoch, propriétaire du titre, et l’arrestation vendredi de l’un de ses anciens collaborateurs.
Andy Coulson, qui a été arrêté vendredi, a en effet été rédacteur en chef du journal avant de devenir directeur de la communication de David Cameron. Une embauche aujourd’hui bien embarrassante… Mercredi, le chef de l’opposition, Ed Miliband, s’en est d'ailleurs donné à cœur joie, soulignant que la nomination d’Andy Coulson "au cœur de la machine de Downing street relevait d’une erreur de jugement catastrophique".
Une "seconde chance"
David Cameron a assumé vendredi "toute la responsabilité" de cette embauche et expliqué avoir voulu donner une "seconde chance" au journaliste. Une défense qui tourne un peu en rond, note The Guardian, qui s’amuse à compiler des extraits de ses déclarations, dans lesquelles l’expression est souvent répétée.
Au cours d’une conférence de presse surprise, le Premier ministre britannique a promis de faire "toute la lumière" sur l’affaire des écoutes illégales qui a précipité la chute du tabloïd et annoncé la création d’une commission d’enquête indépendante. Une intervention en forme de mea-culpa : "La vérité est que nous sommes tous concernés : la presse, les hommes politiques, les dirigeants des partis – et je m’inclus dans ce nombre."
Autre dossier embarrassant pour David Cameron, le projet de rachat par Rupert Murdoch du bouquet satellitaire britannique BSkyB. Le magnat des médias possède déjà le tiers des médias d’information du pays et attend le feu vert du gouvernement pour se lancer. Avec ce rachat, il atteindrait une situation ultra-dominante. Pour The Guardian, en s'opposant au projet, Cameron aurait là une "grande opportunité de modeler le paysage médiatique et le marché des médias". Et de faire oublier au passage la gênante affaire Coulson.