Nicolas Sarkozy est parti pour la Libye jeudi matin. Le chef de l'Etat a décollé de l'aéroport de Villacoublay, en région parisiennne, direction Tripoli pour une première étape, avant de prononcer un discours à Benghazi.
Ce déplacement, avant même la fin du conflit avec les pro-Kadhafi dans le pays, était prévu de longue date puisqu'Europe 1 le révélait dès le 30 août dernier. Mais pour des raisons de sécurité, les détails de ce voyage sur un terrain de guerre n'ont pas été dévoilés.
Une première étape diplomatique à Tripoli
A son arrivée en Libye, Nicolas Sarkozy a retrouvéle Premier ministre britannique, David Cameron, mais également le philosophe Bernard-Henri Levy, qui avait permis la rencontre entre les rebelles et le président français. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, et le conseiller spécial du chef de l'Etat français, Henri Guaino sont également du voyage.
A Tripoli, le chef de l'Etat français a rencontré les membres du Conseil national de transition, accompagné du Premier ministre britannique. Ils ont tous deux intronisé les rebelles dans la capitale libyenne, alors même que l'ancien dirigeant du pays, Mouammar Kadhafi, destitué reste introuvable.
Ensuite, Nicolas Sarkozy est attendu à Benghazi, le fief des rebelles. Il devrait y prononcer un discours, sur la place de la Liberté. Ce sera l'occasion pour le président français de tirer profit de "sa" guerre libyenne, lui qui fut l'initiateur de l'intervention de l'Otan contre le colonel Kadhafi.
Une visite "historique"
Le représentant du Conseil national de transition de Lybie (CNT), Mansour Saif al-Nasr, a assuré sur Europe 1 que cette visite "est un grand jour". "C'est l’occasion pour le peuple libyen de réexprimer leur gratitude" à l'égard du chef d'Etat français, car "Nicolas Sarkozy a pris une décision héroïque et historique pour soutenir la révolution du peuple libyen".
"L'invitation était lancée depuis le mois de mai", a-t-il précisé :
Pour le ministre de l'Economie François Baroin, qui s'exprimait jeudi matin sur France Info, cette visite est un "moment historique" qui témoigne du soutien de l'Europe à la démocratie en Libye. "C'est un succès diplomatique, c'est un succès militaire, c'est un succès d'une certaine idée de la liberté, du rôle et de la place de la France dans le monde", a-t-il dit.
Des policiers envoyés sur place
Reste que ce déplacement est délicat, en terme de sécurité, tant la situation sur place est chaotique. 160 hommes ont été envoyés sur place dès mercredi en fin d'après-midi. Parmi eux, des membres du Service de protection des hautes personnalités, des hommes du Raid et des CRS.
Un dispositif inédit puisque parmi les 80 CRS, certains sont membres de la CRS 1, basée dans les Yvelines et qui a l'habitude d'encadrer le chef de l'Etat, alors que d'autres sont de la CRS 3, qui ne gère pas d'ordinaire de telles missions protocolaires. Ces hommes sont tous volontaires, suite à un appel à candidatures lancé en fin de semaine dernière.
Quant au Conseil national de transition, il a assuré via la voix de son représentant en France, Mansour Saif al-Nasr, interrogé sur Europe 1 que "tous les moyens" ont été mis en place "pour sauvegarder la sécurité" de Nicolas Sarkozy et de David Cameron.
Nicolas Sarkozy se devait d'effectuer cette visite en Libye le plus rapidement possible. Le président français a rendez-vous à New York le 22 septembre où il assistera à l'Assemblée générale des Nations unies. Et il se murmure que son homologue américain, Barack Obama pourrait profiter de l'occasion pour annoncer l'organisation d'une conférence internationale sur la Libye et tenter de récupérer un peu le bénéfice du succès en Libye.