La direction d'Areva était au courant des dangers que courait son personnel dans la région d'Arlit. Selon une lettre que s'est procurée Europe 1, le préfet de la région d'Arlit avait prévenu le groupe de risques d'enlèvements "de personnel expatrié" dès le 1er septembre.
Une "situation précaire"
Dans ce courrier, le préfet rappelle que "la situation sécuritaire reste hélas précaire dans la région (...) Cette situation est malheureusement en train de se dégrader davantage, particulièrement dans le Département d'Arlit", où ont été enlevées sept personnes, dont 5 Français, le 16 septembre.
Les menaces d'Aqmi "à prendre au sérieux"
Selon le haut responsable nigérien, des tentatives d'enlèvements avaient déjà eu lieu à la fin du mois d'août. "Dans ces conditions, la menace du groupe Aqmi est à prendre au sérieux", prévient le courrier.
Quelques semaines avant l'attaque, plusieurs salariés et sous-traitants d'Areva auraient reçu des menaces sur leur téléphone portable, révélait RMC, lundi matin. Depuis le début de la semaine, le gouvernement nigérien et Areva se rejettent la responsabilité de la sécurité du personnel à Arlit. Le premier affirmant avoir proposé d'assurer la sécurité des personnes enlevées, ce que dément le groupe français.
Les ravisseurs affiliés à Aqmi
Mardi, l'enlèvement n'avait toujours pas été revendiqué. Mais le gouvernement nigérien a assuré que les ravisseurs étaient "affiliés au groupe Abou Zeid qui est lui-même en lien avec la nébuleuse Al-Qaïda". "Nous suivons la situation avec la plus grande attention et je peux vous dire qu'il n'y a pas de perte en vie humaine parmi les otages. Donc, évitons de propager toutes sortes de rumeurs", a-t-il ajouté.
Dans le nord du Mali, Abdelhamid Abou Zeid dirige le groupe d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) considéré comme responsable de l'assassinat en mai 2009 de l'otage britannique Edwin Dyer et de la mort de l'otage français Michel Germaneau en juillet 2010.