Qu’en est-il des "autres otages" du Niger ? Alors que les corps des deux Français tués ce week-end à Niamey doivent être rapatriés ce mardi, l’inquiétude autour du sort des cinq employés d’Areva, enlevés le 16 septembre 2010 à Arlit, est de plus en plus grande. Jusqu’ici, les familles des cinq otages - toujours retenus au Niger - avaient gardé le silence. Désormais, elles n’arrivent plus à dissimuler leur colère : "Je n’ai même pas voulu appeler notre contact à la cellule de crise. Je l’aurai insulté", a ainsi confié à Europe 1 l’un des proches.
La stratégie française mise en cause
Un sentiment d’inquiétude amplifié par les révélations sur les dessous de l’intervention française, ce week-end. Lors des échanges de tirs samedi entre les forces françaises et les ravisseurs, plusieurs preneurs d’otages ont été tués et deux militaires français blessés. Surtout, Antoine de Léocour et Vincent Delory ont été retrouvés morts. Selon le Niger et la France, ils ont été exécutés par leurs ravisseurs et ne sont pas morts sous les balles des militaires. "Le gouvernement me dit qu’il faut intervenir et là, à la première intervention militaire, ils font deux morts. Si c’est aussi bien préparé avec les nôtres, ça risque d’être une catastrophe", redoute un proche d’un otage d’Areva.
"Une opération semble très difficile"
La peur est donc omniprésente pour les familles des captifs. D’autant que François Fillon s'est montré mardi relativement pessimiste quant au sort des employés d’Areva. "Toute opération dans l'état actuel des choses semble très, très difficile", a concédé le Premier ministre. De leurs côtés, les proches de otages appellent à la prudence, si intervention il y a : "Qu’ils fassent quelque chose oui, mais qu’ils le préparent bien".