La France est pratiquement certaine que l'organisation Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est responsable de l'enlèvement des deux Français retrouvés morts samedi au Niger, a déclaré lundi François Fillon. "On est quasiment sûr que c'était l'Aqmi", a dit le Premier ministre français à des journalistes lors de la cérémonie de ses voeux à la presse.
Les deux Français, Antoine de Léocour et Vincent Delory, avaient été enlevés vendredi soir par des inconnus "enturbannés et armés" dans la capitale nigérienne Niamey alors qu'il dinaient au restaurant le Toulousain dans le centre-ville de la capitale.
Un groupe d'homme armés a fait irruption dans le restaurant et a enlevé les deux ressortissants français avant de prendre la fuite en 4x4, selon des témoins de la scène. Les ravisseurs avaient ensuite été localisés samedi midi près du Mali, à 160 km au nord-ouest de Niamey, lors d'une fusillade avec la sécurité nigérienne. Mais ils avaient réussi à prendre la fuite avant d'abattre les deux otages.
Les deux Français étaient originaires de Linselles, dans le Nord. L'un d'eux, qui vivait à Niamey travaille sur place pour une ONG, et devait se marier la semaine prochaine. Le second était arrivé vendredi à Niamey pour préparer et assister au mariage, prévu le 15 janvier.
"Ils communiquaient en langue arabe"
Les deux Français ont été forcés d'embarquer "à bord d'un 4x4 de marque Toyota immatriculé au Bénin, dans lequel d'autres hommes armés les attendaient", selon un témoin de la scène. "Les Français tentaient de résister mais finalement ils (les ravisseurs) les ont poussés dans la voiture et ils ont démarré vite, vite", a témoigné un autre employé. "Quand ils sont entrés, ils sont tombés sur les deux Français et ils ont crié: 'toi et toi, suivez-nous!'. Dans la précipitation, un des assaillants a perdu son turban", a-t-il continué.
Les deux ravisseurs "avaient la peau claire et parlaient l'arabe", a témoigné un client présent sur place lors de l'attaque :
"Je suis très inquiète"
La compagne du Français travaillant sur place pour une ONG s'est dit "traumatisée" par cet enlèvement, d'autant qu'elle devait se marier avec lui la semaine prochaine. Elle avait demandé aux preneurs d'otage de relâcher son futur mari.
"Relâchez mon mari et son ami, c'est tout ce que je demande", a-t-elle expliqué :
Déjà cinq autres Français enlevés au Niger
La capitale nigérienne se trouve à environ 200 kilomètres de la frontière avec le Mali. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), mouvance sur laquelle se portent les soupçons et qui retient déjà cinq Français, un Togolais et un Malgache kidnappés au Niger en septembre 2010, opère dans la bande sahélo-saharienne aux confins du Niger, du Mali, de l'Algérie et de la Mauritanie.
Cinq autres Français ont été kidnappés au Niger le 16 septembre dernier sur le site d'extraction d'uranium d'Arlit et sont retenus depuis par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ce nouvel enlèvement porterait à dix le nombre de Français retenus en otage à l'étranger.