Al-Qaïda au Maghreb islamique a affirmé qu'un des deux otages français avait été tué au Mali par les frappes aériennes françaises et que l'autre avait été exécuté par Aqmi, selon un communiqué rapporté samedi par le service américain de surveillance des sites islamistes SITE.
Des forces spéciales françaises avaient mené un assaut le 8 janvier en territoire malien contre les ravisseurs de Vincent Delory et Antoine De Léocour, tous les deux âgés de 25 ans, enlevés la veille au Niger et retrouvés morts après l'assaut.
Donner la "vraie version"
Dans un communiqué mis en ligne vendredi, Aqmi, qui avait revendiqué l'enlèvement, dit vouloir donner la "vraie version" des faits sur le raid, selon SITE. "En dépit des avertissements" adressés à la France sur la poursuite du raid aérien, "les avions français ont bombardé les véhicules des moujahidine, alors les moujahidine ont emmené l'un des otages loin du véhicule visé, mais n'ont pu prendre l'autre qui a été tué par les Français plus tard dans le bombardement et non par des balles des moujahidine", a-t-il dit.
"Avec les frappes aériennes constantes des troupes françaises, les moujahidine ont pensé qu'ils n'allaient pas s'en tirer, alors ils ont exécuté le second otage", indique Aqmi. Selon le procureur de Paris, l'autopsie a révélé des impacts de balles sur les corps des deux hommes choisis au "hasard" par leurs ravisseurs.
Antoine de Léocour a été tué d'une balle dans la tête, tirée avec une arme automatique "à bout touchant". "Les causes de la mort sont plus difficiles à établir pour Vincent Delory", dont tout le bas du corps a été carbonisé et qui présente "cinq plaies par armes à feu". Al-Qaïda avait revendiqué jeudi l'enlèvement des deux Français dans un communiqué dans lequel le groupe ne révélait pas les circonstances de la mort des deux français dans le raid français.