L'INFO. L'armée et la présidence nigérianes ont déclaré vendredi avoir conclu un accord avec le groupe islamiste armé Boko Haram. Il prévoirait un cessez-le-feu et la libération de plus de 200 lycéennes enlevées mi-avril. Le Nigeria a annoncé espérer les faire libérer d'ici mardi. Mais le porte-parole des services de sécurité du pays a affirmé qu'aucun règlement n'avait encore été scellé pour les lycéennes.
Confusion autour d'un accord. "Un accord de cessez-le-feu a été conclu entre le gouvernement fédéral du Nigeria et Jama'atu Ahlis Sunna Lidda'awati wal-Jihad (groupe pour la prédication et le jihad, plus connu sous le nom de Boko Haram, ndlr.)," a déclaré le chef d'Etat-major de l'armée nigériane Alex Badeh. En parallèle, le premier secrétaire de la présidence, Hassan Tukur, a affirmé qu'un accord avait été conclu avec le groupe islamiste mettant fin aux violences et prévoyant la libération de 219 jeunes filles toujours portées disparues. Le porte-parole des services de sécurité a quant à lui indiqué que "non, cet aspect n'a pas encore abouti mais nous nous en rapprochons de plus en plus". Pour l'instant, Boko Haram ne s'est pas encore prononcé.
Des doutes sur la réalité. Certains ont émis des doutes quant à un tel accord, survenant juste au moment où le président nigérian Goodluck Jonathan est censé annoncer sa candidature à sa réélection, en février prochain. Par ailleurs, le nom de l'homme présenté comme l'interlocuteur du gouvernement au sein du groupe armé est inconnu des spécialistes de Boko Haram. "Je n'ai jamais entendu parler de ce Monsieur (Danladi Ahmadu, de son nom), et si Boko Haram voulait déclarer un cessez-le-feu, cela viendrait de leur chef, Abubakar Shekau" a estimé Shehu Sani, un spécialiste de Boko Haram qui a négocié à plusieurs reprises avec le groupe islamiste aux côtés du gouvernement nigérian.
La France et le Tchad confirment. Pourtant, le président français François Hollande a affirmé vendredi avoir reçu des "informations" sur la libération des jeunes filles, "dans les heures ou dans les jours qui suivent", a-t-il déclaré lors d'une intervention au siège de l'OCDE à Paris. "L'engagement a été pris", a-t-il dévoilé. Même son de cloche du côté du Tchad, qui a joué un rôle de médiateur. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères tchadien, les négociations entre les islamistes et le gouvernement nigérian prévoient "la libération par Boko Haram des jeunes filles enlevées à Chibok", en échange de la libération "de certains partisans de ce groupe détenus dans les prisons nigérianes".
Une offensive au Cameroun. Au même moment, le ministère camerounais de la Défense affirme qu'une centaine de membres de Boko Haram ont été tués dans des combats, qui ont également fait huit morts dans les rangs de l'armée camerounaise. Le groupe terroriste sévit également dans ce pays, à la frontière avec le Nigeria, où l'armée nationale a déployé ses troupes et où avait été enlevée une famille française en février 2013.
Des attentats très réguliers. Le kidnapping de plus de 200 lycéennes au mois d'avril avait jeté la lumière sur ce groupe terroriste qui sévit principalement au Nigeria. Des attentats meurtriers ont lieu tous les mois dans ce pays, où il est installé depuis près de dix ans.
Le mois dernier, le gouvernement nigérian avait annoncé la mort du chef de Boko Haram, Aboubakar Shekau. Quelques jours plus tard, ce dernier est apparu dans une vidéo.