Nigeria : la colère du père d'une lycéenne enlevée

Les familles des jeunes filles manifestent pour demander de l'aide au gouvernement
Les familles des jeunes filles manifestent pour demander de l'aide au gouvernement © Reuters
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avec Walid Berrissoul , modifié à
TÉMOIGNAGE E1 - La fille de Yakuba N'Darazé a été kidnappée, avec 200 autres lycéennes, par le groupe islamiste Boko Haram.

LA COLÈRE. Les familles ont eu beau manifester, se cotiser pour partir à la recherche de leurs filles, le gouvernement nigérian ne veut rien entendre. Lundi, Boko Haram a revendiqué l'enlèvement de près de 200 lycéennes dans le nord-est du Nigeria. Les islamistes ont promis de les traiter comme des "esclaves". Huit autres adolescentes ont été kidnappées dimanche soir dans le nord-est du Nigeria par des membres présumés du groupe islamiste armé Boko Haram.

L'inaction du gouvernement. Dokas, 15 ans, fait partie de ces jeunes filles kidnappées par le groupe terroriste. Yakuba N'Darazé, le père de Dokas, est en colère contre son propre gouvernement, totalement passif, selon lui. Quand il a voulu, avec d'autres villageois, se lancer aux trousses des ravisseurs de sa fille, les autorités les ont dissuadés de pister les fanatiques de Boko Haram, lourdement armés.

Le témoignage de Yakuba N'Darazé :

Nigeria : "qu’ils me laissent la revoir une...par Europe1fr

Le gouvernement local a ouvertement sous-estimé le nombre de disparues, affirmant que certaines d'entre elles avaient réussi à s'échapper. Selon les autorités, 77 adolescentes resteraient aux mains de Boko Haram. La directrice de l'école, elle, affirme que 187 jeunes filles sont toujours captives.

Le désespoir d'un père. Selon certaines informations, les lycéennes, enlevées il y a près de trois semaines, pourraient donc être vendues, pour 10 euros à peine. Boko Haram, dont le nom signifie littéralement "l'éducation est un péché", menace également de marier de force les jeunes filles. Yakuba N'Darazé, lui, "prie pour que (sa fille, ndlr.) puisse au moins continuer d’aller à l’école, que ce soit ici ou dans un autre pays. Je veux qu’elle finisse sa scolarité"..

Son "seul espoir maintenant, c’est que, s’ils ne la tuent pas, même si elle est vendue ou mariée de force", implore ce père désespéré, "au moins qu’ils me laissent la revoir une seule fois".

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