L'info. L'offensive de Boko Haram se poursuit à un rythme effréné. Des combattants du groupe islamiste nigérian ont lancé une nouvelle attaque sur Maiduguri, son ancien fief, rapportent des témoins. Cette ville stratégique, située dans le nord-est du Nigeria, est régulièrement le théâtre de violents combats et attentats. Après douze heures de combat, l'armée nigériane a annoncé que l'attaque avait été "repoussée". "La situation est calme, une opération de ratissage est en cours dans cette zone", a déclaré le porte-parole de l'armée.
"Toute la ville est dans la peur". Quatre habitants, joints au téléphone par l'AFP, avaient auparavant déclaré que l'attaque de Boko Haram avait été lancée dans la nuit, ajoutant que de violents affrontements avaient lieu au sud de la ville entre les combattants islamistes et les troupes nigérianes, appuyées par des milices privées. "Toute la ville est dans la peur (...), les gens ont peur de ce qui va se passer si Boko Haram défait les forces de sécurité", a déclaré un habitant.
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Une ville stratégique et symbolique. Il y a tout juste sept jours, Boko Haram avait tenté de prendre le contrôle de Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno et berceau historique de l'insurrection. Mais leur attaque avait été repoussée par l'armée, à laquelle le président nigérian en campagne, Goodluck Jonathan, avait rendu une visite surprise le 15 janvier. Plusieurs experts avaient récemment déclaré qu'ils redoutaient que Boko Haram, au rythme effréné de ses gains territoriaux dans le nord-est du Nigeria, tente à nouveau de lancer une attaque sur Maiduguri avant l'élection présidentielle du 14 février. La chute de Maiduguri représenterait une énorme défaite pour les forces de sécurité, critiquées pour leur gestion depuis six ans de la crise.
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Lors de cette offensive avortée, Boko Haram s'était toutefois emparé de la ville de Monguno et d'une base militaire, à une centaine de kilomètres au nord, provoquant un nouvel afflux de réfugiés à Maiduguri. Quelque 5.000 déplacés, femmes et enfants pour la plupart, sont arrivés lundi dans cette ville. Conséquence, Maiduguri, ville d'environ un million d'habitants, a vu sa population doubler ces derniers mois, avec l'arrivée massive de centaines de milliers d'habitants de l'Etat de Borno, chassés de leurs villes et villages par les tueries.
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Le Tchad en renfort. Signe d'une récente prise de conscience internationale de la menace que représente Boko Haram pour les équilibres régionaux, à Addis Abeba, où se tenait samedi le sommet de l'Union africaine, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a soutenu l'idée d'une force régionale de l'Union africaine pour lutter contre les islamistes. Le même jour, l'aviation tchadienne a ainsi bombardé Gamboru, ville située à la frontière camerounaise et tenue depuis plusieurs mois par le groupe islamiste.