L'INFO. Entre 42 et 82 personnes ont été tuées mercredi à Kaduna, une ville du nord du Nigeria, dans deux attentats successifs. Elles ont été victimes d’explosions qui visaient un dignitaire musulman, très critique à l'encontre de Boko Haram, et un ancien chef de l'Etat, déjà menacé plusieurs fois par le groupe islamiste. Les deux hommes sont sortis indemnes des attentats.
Le convoi éclaboussé de sang. A Kaduna, un kamikaze a été à l'origine mercredi de la première explosion, survenue vers 12h30, qui visait le convoi de Sheikh Dahiru Bauchi, a indiqué la police. "Il y a 25 morts confirmés" dans ce premier attentat, a déclaré le chef de la police de Kaduna. Mais selon la Croix rouge, cette attaque aurait fait au moins 50 morts.
Dahiru Bauchi, qui roulait à bord d'un véhicule décapotable pour saluer les fidèles, n'a pas été touché, mais son convoi a été éclaboussé par le sang des victimes, a rapporté Mustapha Sani, un témoin.
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Un véhicule lancée à vive allure. Environ deux heures plus tard, une deuxième opération kamikaze a tué au moins 17 personnes dans le quartier animé de Kawo, en périphérie de Kaduna, un endroit abritant plusieurs marchés. L'ancien dictateur militaire et actuel chef de l'opposition Muhammadu Buhari confirme avoir été visé par une voiture piégée. La bombe provenait "d'un véhicule roulant à vive allure", a expliqué Muhammadu Buhari. "Quand nous avons atteint le marché de Kawo, il a profité qu'on ralentisse pour tenter de percuter ma voiture et il a tout de suite déclenché la bombe, qui a détruit les trois véhicules de mon convoi", a-t-il poursuivi.
Ces deux attentats n'ont pas été revendiqués par Boko Haram dans l'immédiat. Mais le groupe islamiste a déjà tenté d'assassiner plusieurs dignitaires religieux accusés de se soumettre à l'autorité du gouvernement fédéral, actuellement dirigé par le président Goodluck Jonathan, un chrétien du Sud.
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Une force commune. En parallèle, quatre pays africains ont créé une force commune contre Boko Haram. Le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Cameroun vont chacun fournir 700 hommes pour tenter de lutter contre l'organisation terroriste. Les quatre pays, dont les frontières se rejoignent au lac Tchad, secteur où est basé Boko Haram, ont déjà mis en place un partage du renseignement et des mesures de coordination de la sécurité aux frontières. La création d'une force régionale constitue une nouvelle étape majeure.