L'armée nigériane a libéré mercredi 19 otages lors d'une opération mêlant des forces aériennes, maritimes et terrestres dans le delta du Niger. Deux Français figurent parmi les personnes libérées, ce qui porte à huit le nombre de Français encore retenus à l'étranger. Il s'agit des cinq employés d'Areva et de la Satom enlevés au Niger le 16 septembre dernier, des journalistes Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, retenus en Afghanistan, et d'un agent de la DGSE, capturé en Somalie depuis le 14 juillet 2009.
Les otages racontent une épreuve "traumatisante"
Peu de temps après leur libération, les otages ont raconté leur calvaire. "C'était une expérience traumatisante et je ne souhaite à personne de vivre une telle situation", a témoigné le Canadien Robert Croke, avant de précisé que les captifs devaient récupérer l'eau de pluie pour boire et se laver.
"C'est comme d'être en prison. Vous avez un peu de liberté mais vous avez intérêt à faire attention à ce que vous dites ou faites", a renchéri l'Américain James Robertson. "Je n'imaginais pas que l'on puisse endurer une telle situation", a-t-il ajouté, l'air fatigué mais soulagé.
Gilles Mignon et Patrick Wezer, les deux Français enlevés sont arrivés vendredi matin à Paris dans la plus grande discrétion. Ils sont arrivés sur un vol commercial d'Air France parti jeudi soir de Lagos et "ont été accueillis par deux responsables de leur société", la société Afren, à l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle, selon une source aéroportuaire.
MAM se réjouit de la libération
Dans un communiqué, Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères et européennes, dit "se réjouir de la libération des deux otages" et "s'associer pleinement au bonheur et au soulagement de leurs familles et de leurs proches".
La ministre "souhaite remercier chaleureusement tous ceux qui ont contribué à cette libération, en particulier les autorités nigérianes. Cet heureux dénouement ne nous fait pas oublier le sort des autres Français toujours retenus en otages et pour la libération desquels le gouvernement est plus que jamais mobilisé", assure Michèle Alliot-Marie, qui ne donne pas d'indications sur les conditions dans lesquelles les deux Français ont été libérés.
"Pas un sou n'a été payé pour la libération de ces personnes. Il s'agissait d'une attaque soutenue (de l'armée). Nous ne négocions pas", a commenté le général nigérian Charles Omoregie, en marge de la présentation des 19 otages libérés.
Des employés de la société Afren
Parmi les otages libérés figurent aussi deux Américains, deux Indonésiens et un Canadien. Tous avaient été enlevés le 7 novembre sur une plate-forme pétrolière de la société Afren dans cette région riche en gisements d'hydrocarbures. Huit Nigérians enlevés dimanche sur une plate-forme d'Exxon et quatre autres personnes ont aussi été libérés. Ces enlèvements avaient été revendiqués par le Mouvement pour l'émancipation du Delta du Niger (Mend), qui affirme lutter depuis 2006 pour une meilleure répartition des revenus pétroliers.