C'est l'un des personnages les plus sulfureux de la scène internationale des années 1980. Manuel Noriega, l'ex-dictateur panaméen, va retrouver les prisons de son pays après le feu vert final à son extradition donné mercredi par la justice française.
Manuel Noriega, qui avait été auparavant agent de la CIA, est au coeur d'un imbroglio juridico-diplomatique depuis des mois entre Etats-Unis, Panama et France. Il avait été arrêté en janvier 1990 au Panama à la suite d'une intervention militaire américaine. Après avoir purgé une peine de 20 ans de réclusion aux Etats-Unis pour trafic de drogue, Manuel Noriega avait été extradé en 2010 en France où il a été condamné pour blanchiment à 7 ans de prison.
L’extradition pourrait intervenir rapidement
Mercredi, la cour d'appel de Paris a dit "prendre acte" du consentement exprimé par Manuel Noriega, présent à la cour, pour exécuter une peine de vingt ans de prison prononcée dans son pays pour l'assassinat d'un opposant qui remonte à 1989.
L’extradition de l’ancien dictateur pourrait intervenir très rapidement, selon son avocat, Olivier Metzner. Il appartient désormais au Panama d'envoyer en France des policiers ou un avion militaire pour le rapatrier.
Noriega veut prouver son innocence
Devant la cour, Manuel Noriega, 77 ans, veste noire et chemise blanche, cheveux gominés vers l'arrière, claudiquant jusqu'à son box, s'est comparé au capitaine Alfred Dreyfus, condamné à tort en 1894 à Paris pour trahison. "Je souhaite retourner au Panama sans haine, ni rancune", a déclaré en espagnol le général Noriega. "Mon but est de rentrer pour prouver mon innocence dans des procédures qui ont été menées en mon absence et sans assistance judiciaire."