Anders Behring Breivik avait fait l'objet d'un signalement aux services de sécurité en mars dernier, a annoncé lundi Janne Kristiansen, la directrice de l'Agence de sécurité de la police. Mais celui qui a reconnu être à l'origine du carnage qui a fait 76 morts en Norvège est passé entre les mailles du filet. "Même la Stasi en Allemagne de l'Est n'aurait pas pu détecter cette personne", s'est défendue la n°1 de la sécurité norvégienne.
Breivik "a vécu une vie incroyablement respectueuse de la loi"
Le signalement faisait état d'un achat, modique, dans une entreprise polonaise vendant des produits chimiques. Un épisode trop anodin pour y donner suite, selon Janne Kristiansen. En mars, nous avons reçu (...) une liste de 50-60 noms et son nom y figure parce qu'il avait dépensé 120 couronnes (15 euros) dans une entreprise en Pologne", a-t-elle expliqué. "Cette entreprise était surveillée parce qu'elle vendait entre autres des produits chimiques", a-t-elle poursuivi.
Pas grand chose pour l'Agence de sécurité de la police, qui reçoit en permanence de "nombreuses informations" sur "de très nombreuses personnes", s'est justifié sa directrice. "On n'avait absolument rien sur Behring Breivik", a-t-elle encore dit, "il a vécu une vie incroyablement respectueuse de la loi". Qui plus est, la police n'avait "aucune information sur lui en lien avec nos observations sur les milieux d'extrême-droite en Norvège".
Dans le manifeste de 1.500 pages qu'il a diffusé le jour même des attaques, Anders Behring Breivik détaille la nature de ses achats d'explosifs en ligne auprès de la société polonaise : il dit les regretter de peur que la société ait été placée sous surveillance par les services de sécurité.