"Notre souci, c’est de préparer la paix"

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Pour Alain Juppé, "la victoire n’est pas complète" en Libye mais ce n’est qu’une question de temps.

"La victoire en Libye n’est pas complète. Le régime est au bord de l’effondrement, mais il y a encore des poches de résistance et il faut donc maintenir la pression", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, mardi matin sur Europe 1.

"Nous en sommes d’ailleurs convenu hier (lundi, ndlr) dans un conférence audio que nous avons eu avec les Américains, les Anglais, les Allemands, les Turcs, nos amis arabes, etc. Il faut que l’Otan soit toujours en alerte pour aller au bout de cette opération", a-t-il ajouté.

"Le rôle de la France a été déterminant"

"Maintenant, notre souci c’est de préparer la paix", a poursuivi Alain Juppé, avant de préciser : "la France a pris à nouveau une initiative hier (lundi, ndlr) en proposant de transformer le groupe de contact, qui était la structure correspondant à la phase militaire, en un groupe des amis de la Libye pour aider maintenant la Libye à se reconstruire".

"Le rôle de la France a été déterminant", s’est félicité le ministre des Affaires Etrangères :

"Le rôle de la France a été déterminant : d’abord sur le plan politique, et puis ensuite, avec nos amis britanniques, nous avons apporté entre 75 et 80% des moyens que l’Otan a mis en œuvre", a détaillé Alain Juppé, avant de confirmer être "en étroite relation" avec Dominique de Villepin pour faire office de médiateur avec le régime libyen. L’ex-Premier ministre et diplomate de formation a établi des contacts et "tenu informé" le Quai d’Orsay.

"Nous ne voulons pas la mort" de Kadhafi

Mouammar Kadhafi "s’est entêté dans une répression sauvage", a estimé Alain Juppé, avant de préciser que "nous ne savons pas encore s’il est encore dans son bunker de Tripoli ou s’il s’est échappé".

"La France souhaite qu’il quitte le pouvoir, point. Nous ne voulons pas sa mort, il appartient aux Libyens de décider de son sort. Ce que nous voulons, c’est qu’une réconciliation nationale se concrétise", a poursuivi le ministre des Affaires étrangères. "Dans les villes où le CNT a pris progressivement le contrôle, les choses se sont relativement bien passées. Ca va être difficile, c’est la raison pour laquelle la communauté internationale est prête à les aider", a-t-il ajouté.

Bachar al-Assad, prochain sur la liste ?

Quand au dirigeant syrien Bachar al-Assad, lui aussi lancé dans un vaste mouvement de répression, "la direction est clairement tracée", estime Alain Juppé, qui promet "d’accentuer la pression".

"On voit qu’on ne peut pas résister d’une part à l’aspiration des peuples, d’autre part à la pression internationale et cette pression est en train d’être renforcée. Cela prendra sans doute du temps mais je pense que, là aussi, la direction est clairement tracée", a conclu le ministre d’Etat.