Les négociations ont été longues mais elles ont finalement abouti. Après plusieurs reports de la réunion, les trois partis de la coalition au pouvoir en Grèce se sont mis d'accord, jeudi, sur un ensemble de nouvelles mesures d'austérité à mettre en œuvre en échange d'un deuxième plan d'aide internationale à la Grèce.
L'information a été confirmée jeudi par le président de la Banque centrale européenne (BCE) en personne puis par le gouvernement grec. "Le Premier ministre grec m'a informé que les partis en présence étaient arrivés à un accord", a déclaré Mario Draghi, rappelant qu'une réunion de l'Eurogroupe aurait lieu en fin d'après-midi à Bruxelles au sujet de la Grèce. Si cet accord est adopté par le Parlement à Athènes, il devrait ouvrir la voie à un nouveau plan d'aide de près de 130 milliards d'euros.
Une baisse des pensions de retraite
Les contours de l'accord n'ont pas encore été dévoilés. Un communiqué des services du Premier ministre est attendu à Athènes pour détailler cet accord. Depuis plusieurs jours, les partis négociaient autour de Lucas Papademos, le premier ministre socialiste grec. Selon une source gouvernementale, "une question était restée en suspens" mais "un accord final a été trouvé". Il semblerait que la question de la baisse des pensions de retraites réclamée par les créanciers internationaux ait suscité beaucoup de réticences de la part de la coalition gouvernementale.
Lucas Papademos devrait donc annoncer des mesures de baisse du salaire minimum mais aussi un assouplissement des négociations dans le privé pour favoriser les diminutions de salaires.
3,3 Mds d'euros d'économie
Selon l'agence de presse Ana (semi-officielle), le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, qui se trouve à Bruxelles pour participer dans la soirée à une réunion de l'Eurogroupe consacrée au cas grec, a été mandaté pour présenter cet accord à ses homologues. Il pourrait annoncer près de 3,3 milliards d'euros d'économie.
Reste à finaliser les accords avec les créanciers afin d'effacer l'ardoise de la Grèce qui s'élève à plus de 350 milliards d'euros. La BCE, qui détiendrait environ 45 milliards d'euros d'obligations publiques grecques, a été appelée à renoncer à une partie de ces créances. Mais les pertes de 100 milliards d'euros consenties par les banques et les fonds d'investissement créanciers d'Athènes sont jugées, notamment par le FMI, insuffisantes pour permettre au pays de s'en sortir. Les Grecs se préparent à vivre une nouvelle année très difficile.