La pression s’accentue sur le Cavaliere. Silvio Berlusconi, chef du gouvernement italien, pourrait être mis en cause dans le cadre d’une enquête sur des call-girls recrutées par un entrepreneur des Pouilles pour animer ses soirées. Il aurait en effet incité ce fournisseur, Gianpaolo Tarantini, à faire de fausses déclarations à la justice, selon une décision du tribunal de Naples rendue lundi soir.
Si les faits sont avérés, une enquête pourrait être menée sur Silvio Berlusconi, 74 ans, pourrait être mis sous enquête. Jusqu’ici, il n’était pas poursuivi dans cette affaire mais cité en tant que témoin. Recourir à la prostitution n’est en effet pas un délit en Italie.
29.000 euros de call-girls
Des écoutes téléphoniques publiées dans la presse ont révélé des chiffres qui passent mal dans le contexte de crise que subit l’Italie : entre 2008 et 2009, Gianpaolo Tarantini aurait dépensé près de 29.000 euros pour défrayer la trentaine de jeunes femmes qu’il faisait venir aux fêtes organisées dans les résidences privées de Silvio Berlusconi à Rome et Arcore, près de Milan. A l’époque, Berlusconi venait de retrouver son poste de Premier ministre après les législatives de 2008.
Quatre ou cinq jeunes femmes étaient présentes à chaque soirée et les invitées passant la nuit dans le lit de Berlusconi recevaient 1.000 euros. Certaines recevaient, en plus, une enveloppe contenant des billets de cent euros, selon les écoutes, qui contiennent de nombreux commentaires scabreux de la part du président du Conseil.
Trois autres procès
Gianpaolo Tarantini était chargé de trouver sans cesse de nouvelles call-girls et payait transport et séjour. Il faisait également miroiter aux jeunes femmes des apparitions à la télévision ou une carrière d’actrice. D’après certaines écoutes, l’entrepreneur cherchait ainsi à obtenir, lors des soirées chez le Cavaliere, des contacts avec de grandes entreprises publiques pour lui-même ou pour ses complices.
Cette affaire de prostitution vient s’ajouter aux trois autres procès dans lesquels Silvio Berlusconi est cité. Une accumulation de scandales qui s’ajoute à une situation de crise économique dans le pays et qui a poussé l’opposition et le patronat à réclamer la démission du Cavaliere, un appel aussitôt rejeté par l’intéressé.