Sept mois après, le tsunami menace encore le Japon. Tepco, exploitant de la centrale de Fukushima, a annoncé mercredi qu’une nouvelle réaction de fission nucléaire pourrait s’être produite dans le réacteur numéro deux de la centrale, gravement endommagé lors du séisme et du tsunami géant du 11 mars. L’opérateur a donc commencé à injecter dans ce réacteur un mélange d’eau et d’acide borique, une mesure de précaution selon Tepco.
"Nous ne pouvons pas écarter la possibilité d’une réaction de fission nucléaire localisée", a ainsi déclaré le porte-parole de l’entreprise. Un porte-parole de l’agence japonaise de sûreté nucléaire a pour sa part affirmé que si jamais il y avait bien une nouvelle fission, celle-ci se produirait dans une partie "très limitée" du réacteur, selon le journal britannique The Telegraph.
Des gaz générés lors d’une fission
La fission nucléaire est le processus utilisé habituellement dans les réacteurs atomiques, mais de façon contrôlée. A Fukushima, Tepco assure que la température et la pression à l’intérieur du réacteur n’ont pas grandement changé, tout comme le niveau des radiations.
Les craintes sont nées la découverte, en cours de confirmation, de gaz qui sont générés lors d’une fission nucléaire. Ces gaz, le xenon 133 et le xenon 135, ont une durée de vie radioactive courte, entre cinq jours et neuf heures, ce qui signifie que la fission qui les a dégagés a eu lieu très récemment.
Une avarie qui tombe mal
D’après un expert français, "il est difficile à ce stade d’analyser exactement ce qu’il a pu se produire". En effet, "nul ne sait dans quelles conditions, où, sous quelle forme se trouve le combustible qui a fondu dans les réacteurs après le 11 mars".
Une fission risquerait de provoquer de nouveaux rejets radioactifs, alors que Tepco poursuit ses opérations de refroidissement des réacteurs. Cette nouvelle avarie survient au moment où l'opérateur vient d’annoncer que la radioactivité émise par le site a diminué de moitié en un mois. L’exploitant espère même pouvoir déclarer plus tôt que prévu l’ "arrêt à froid" de la centrale, étape cruciale pour un retour à la normale dans la région, notamment pour les 80.000 habitants évacués après l'accident.