L’INFO. A un an du Mondial de football, la contestation contre la vie chère ne faiblit pas au Brésil. Quelque 50.000 personnes ont de nouveau manifesté mardi soir à Sao Paulo, où la présidente Dilma Rousseff s'est entretenue lors d'un voyage éclair avec son mentor politique, l'ex-président Lula, au lendemain de manifestations historiques dans tout le pays.
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Que s’est-il passé à Sao Paulo ? Un groupe de manifestants a mis le feu à un camion de transmission de la chaîne de TV Record, à une cabine de police et à une agence bancaire situés près de la mairie. Auparavant ils ont tenté de forcer l'entrée de la mairie mais la police les a repoussés avec quelques tirs de gaz lacrymogènes. Des boutiques ont été saccagées et pillées et la façade récemment restaurée de l'Opéra a été taguée. La manifestation s'est scindée devant la mairie. Le gros des manifestants a ensuite continué pacifiquement sur l'Avenue Paulista.
Le ministre de la Justice a indiqué dans un communiqué qu'il enverrait des soldats dans les villes organisant la Coupe des Confédérations.
Les autres cortèges. Dans une trentaine de villes plus petites, des manifestations ont eu lieu également, comme à Sao Gonçalo près de Rio avec 5.000 personnes, ou à Juazeiro do Norte dans le nord-est où 8.000 manifestants empêchaient le maire de la ville de sortir d'une agence bancaire, mais aussi à Manaus et Florianopolis.
Un entretien avec Lula. Dillma Rousseff, la présidente brésilienne, avait promis le matin à Brasilia qu'elle prêterait une "écoute" attentive aux aspirations légitimes des 250.000 manifestants qui ont envahi lundi les grandes villes du pays en pleine Coupe des Confédérations. Rien n'a filtré de l'entretien de Dilma Rousseff avec le charismatique ex-président Lula (2003-2011) auquel, selon le site de laFolha de Sao Paulo, aurait également participé le maire Fernando Haddad, lui aussi membre du Parti des travailleurs (PT au pouvoir). La réunion portait sur les moyens de faire marche arrière en abaissant le prix des transports publics, selon la Folha.
Des villes font machine arrière. Porto Alegre, Recife et d'autres villes brésiliennes ont déjà annoncé mardi des réductions des prix des transports publics.