L'info. Les combattants sunnites emmenés par l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) continuent de gagner du terrain en Irak. Ces derniers se sont emparés dimanche de trois localités dans la province d'Anbar, dans l'ouest de l'Irak, a-t-on appris auprès de témoins et de sources proches des services de sécurité. "L'armée s'est retirée de Raoua, Ana et Routba ce matin et l'EIIL a agi rapidement pour prendre entièrement le contrôle de ces villes", a dit un responsable des services de renseignement militaires. L'EIIL contrôle actuellement une partie de la province d'Anbar, frontalière de la Syrie, depuis le début de l'année et s'est emparé d'une partie du nord-ouest de l'Irak depuis le 10 juin.
Un frappe aérienne a par ailleurs causé la mort d'au moins 7 personnes dimanche à Tikrit, tenue par des insurgés sunnites dans le nord de l'Irak, où les forces de sécurité tentent de repousser une offensive fulgurante lancée il y a près de deux semaines. La télévision d'Etat irakienne a affirmé que la frappe, visant un groupe d'insurgés, avait tué 40 d'entre eux, tandis que des témoins ont expliqué à l'AFP que sept personnes avaient péri dans cette attaque. Ces témoins n'ont pas précisé si les victimes étaient ou non des combattants.
Marcher sur Bagdad. A la faveur de leur offensive, lancée le 9 juin et menée par des djihadistes de l'EIIL, les insurgés sunnites contrôlent désormais cette ville, mais aussi Mossoul, deuxième ville du pays. Samedi, ils ont engrangé un nouveau succès avec la prise du poste-frontière d'Al-Qaïm (340 km au nord-ouest de Bagdad), dans la province d'Al-Anbar (ouest). L'EIIL a par d'ailleurs proclamé son intention de marcher sur Bagdad et les villes saintes chiites de Kerbala et Najaf, au sud de la capitale.
"Menace vitale" pour l'Irak. Après la débandade des troupes irakiennes aux premiers jours de l'offensive, les forces de sécurité tentent désormais de se ressaisir et de faire face aux jihadistes. Le président américain Barack Obama a promis d'envoyer 300 conseillers militaires pour les aider dans cette tâche ardue, mais a pour l'instant exclu les frappes aériennes réclamées par le gouvernement irakien. A l'étranger, les appels à un gouvernement d'unité nationale pour sortir le pays du chaos se multiplient, alors que l'ONU a qualifiée la crise de "menace vitale" pour l'Irak.
Critiques contre le premier ministre irakien. Lors d'une conversation téléphonique vendredi soir, Barack Obama et son homologue français François Hollande ont appelé à la formation d'un gouvernement d'unité nationale. Même s'ils n'ont pas formellement réclamé la démission de Nouri al-Maliki, les Etats-Unis ne ménagent pas leurs critiques contre le chef du gouvernement irakien chiite, accusé de sectarisme confessionnel dans un pays au bord du chaos.
John Kerry au chevet de l'Irak. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est parti samedi au Proche-Orient et en Europe pour une nouvelle mission ultra-délicate, voire impossible, au chevet de l'Irak, Washington s'alarmant de l'offensive djihadiste. Du 22 au 27 juin, M. Kerry est attendu en Jordanie, en Belgique et en France pour mener des "consultations avec des partenaires et alliés sur la manière dont nous pouvons contribuer à la sécurité, à la stabilité et à la formation d'un gouvernement rassembleur en Irak", a indiqué le département d'Etat dans un bref communiqué.
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