L’INFO. L'Iran et les grandes puissances se retrouvent mardi à Genève avec l'espoir de relancer les négociations sur le programme nucléaire controversé de Téhéran. Mais l’Iran a fixé comme "ligne rouge" la question de l'enrichissement de l'uranium sur son sol.
Une première pour Rohani. Les discussions prévues pendant deux jours sont les premières depuis la prise de fonctions du président modéré Hassan Rohani, qui s'est engagé à "fournir l'assurance" de la nature pacifique du programme nucléaire de son pays.
Alors que les négociations sont dans l'impasse depuis plusieurs années, la victoire en juin de Hassan Rohani a fait naître de grands espoirs d'une solution diplomatique à cette crise née avec la décision de son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad de relancer le programme nucléaire iranien en 2005.
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Un "calendrier précis". Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, doit participer à la séance d'ouverture des négociations avec le groupe des 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), mais c'est le vice-ministre Abbas Araghchi qui sera ensuite chargé de diriger les discussions.
La levée des sanctions internationales. L'Iran présentera à Genève un "calendrier précis" et un cadre fixant les différentes étapes des négociations, selon une source proche des négociateurs iraniens citée dimanche par l'agence Irna. L’Iran espère surtout une levée des sanctions internationales, mises en place depuis 2006 et qui étranglent l'économie iranienne.
La volonté de l’Iran d’enrichir l'uranium sur son sol est au coeur des inquiétudes des grandes puissances et d'Israël, qui redoutent que l'uranium enrichi à 20% soit destiné à un usage militaire, malgré les dénégations de l'Iran.
Pas d’envoi à l’étranger. "Nous pouvons discuter de la forme, de la quantité et du niveau d'enrichissement mais l'envoi à l'étranger de notre production (d'uranium) constitue notre ligne rouge", a affirmé Abbas Araghchi. Début octobre, Mohammad Javad Zarif avait écarté une offre du 5+1 portant notamment sur une "suspension" de l'enrichissement à 20% en échange de la levée de certaines sanctions.
Abbas Araghchi a souligné que l'Iran allait "présenter son plan (...) et espérait aboutir à un accord dans un délai raisonnable".
Des divisions du côté américain. Selon William Luers, ancien diplomate américain et directeur du centre de réflexion Projet Iran, une proposition concrète des Iraniens à Genève pourrait créer un dilemme au sein du gouvernement américain, actuellement sous pression du Congrès pour renforcer les sanctions.