L'INFO. Des progrès, mais pas de compromis. Les pourparlers de Genève - qui avaient débuté jeudi entre les représentants de l'Iran et les membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne – se sont achevés dans la nuit de samedi à dimanche sans accord. L'espoir de parvenir à un compromis pour permette un allègement des sanctions contre Téhéran en échange de la suspension partielle de son programme atomique n'est toutefois pas levé : Les discussions reprendront le 20 novembre.
3 jours de discussions… sans conclusion. Laurent Fabius, qui disait craindre dans la journée un marché de dupes, a été le premier à annoncer l'absence de compromis au bout de trois journées de discussions intenses dans la ville suisse. Il a précisé qu'il restait "certaines questions à traiter", même si la réunion a permis selon lui d'avancer.
L'espoir d'un accord demeure. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, et la haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, qui a annoncé la reprise des discussions le 20 novembre, ont dit espérer qu'un compromis pourrait être conclu lors de cette prochaine réunion. Londres croit également à un accord : le secrétaire britannique au Foreign Office William Hague a déclaré dimanche qu'un accord était "sur la table".
Un enjeu de longue date. Cet accord provisoire servirait de base à des négociations plus larges pour trouver une solution permanente au problème nucléaire iranien qui oppose depuis dix ans Téhéran aux grandes puissances mais que le nouveau président iranien Hassan Rohani dit vouloir régler dans les mois à venir.
Une fenêtre diplomatique pas éternelle. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a estimé que les grandes puissances s'étaient rapprochées d'un accord avec Téhéran et il a jugé possible d'atteindre cet objectif avec "du bon travail et de la bonne foi". Il a toutefois prévenu que la fenêtre diplomatique "ne resterait pas ouverte indéfiniment".
Quels sont les obstacles ? Les principaux points d'achoppement semblent porter sur la fermeture du réacteur iranien d'Arak, qui pourrait à terme contribuer à produire du combustible de qualité militaire, sur le sort du stock d'uranium fortement enrichi et sur la nature et le calendrier de l'allègement des sanctions économiques réclamé par Téhéran. L'une des principales mesures envisagées porterait sur le déblocage progressif d'environ 50 milliards de dollars d'avoirs iraniens gelés sur des comptes étrangers. L'Occident soupçonne le programme nucléaire de Téhéran de comporter un volet militaire, ce que les Iraniens démentent.
L'Iran revendique des "droits nucléaires". Le président iranien a déclaré dimanche que son pays ne renoncerait pas à ses "droits nucléaires", y compris l'enrichissement d'uranium, ont rapporté les médias après l'annonce de l'absence d'un accord avec les grandes puissances à Genève. "Il y a des lignes rouges qui ne doivent pas être franchies", a-t-il dit devant le Parlement.
Le rôle de la France en question. La venue de John Kerry à Genève, qui a interrompu une tournée au Proche-Orient pour se joindre aux discussions et a été rejoint ensuite par ses homologues du P5+1, a laissé croire à l'imminence d'un compromis mais la France a fait comprendre ensuite que de sérieux obstacles empêchaient encore sa conclusion. Cette attitude a pu susciter des commentaires irrités en coulisses. "Les Américains, l'Union européenne et les Iraniens travaillent intensément ensemble depuis des mois à une proposition, et ce n'est rien moins qu'une tentative de Fabius pour se faire valoir, tardivement, dans ces négociations", a dit un diplomate occidental.
DIPLOMATIE - Les négociations sur le nucléaire ont repris
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