Nucléaire : l'Iran de Rohani reste ferme

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avec AFP , modifié à
Le nouveau chef de l’Etat s’est dit contre tout arrêt de l'enrichissement d'uranium.

L’INFO. A quoi va ressembler l'Iran de Hassan Rohani ? Le président iranien, élu vendredi, Hassan Rohani, s’est exprimé pour la première fois depuis son élection lundi midi, à Téhéran. Il a notamment insisté sur l’importance pour l’Iran de continuer à développer son programme nucléaire. Donnant une image moins modérée que lors de sa campagne électorale.

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Pas d’arrêt de l’enrichissement d’uranium. Le président élu iranien Hassan Rohani s'est dit contre tout arrêt du programme d'enrichissement d'uranium par Téhéran, au coeur des inquiétudes des grandes puissances. "L'époque" des demandes occidentales pour un arrêt de l'enrichissement "est révolue", a-t-il martelé. L'Iran est engagé dans un bras de fer avec les grandes puissances, qui soupçonnent son programme atomique, relancé en 2005 après l'arrivée de Mahmoud Ahmadinejad, de cacher un volet militaire. Depuis le début, Téhéran dément toute ambition guerrière et exige que son droit à l'énergie nucléaire civile soit reconnu. L'ayatollah Khamenei a régulièrement affirmé que la bombe atomique était "haram", c'est-à-dire interdite par la loi islamique. Car en effet, cette politique étrangère n'est pas l'œuvre uniquement du président iranien en place. Elle incombe au guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, le numéro un iranien, classé 21e sur la liste des personnes les plus puissantes du monde, selon Forbes.

Plus de transparence. Hassan Rohani a donc voulu rassurer en assurant qu'il existait "de nombreuses voies pour créer la confiance" avec les Occidentaux car l'Iran allait "faire (preuve de) plus de transparence pour montrer que (ses) activités sont dans le cadre des règles internationales".

Des sanctions jugées injustes. Le président iranien a, dans ce contexte, jugé "injustes" et  injustifiées les sanctions internationales imposées à son pays en raison de son programme nucléaire controversé. Les sanctions ont été imposées par la communauté internationale pour contraindre l'Iran, accusé malgré ses démentis de vouloir se doter de l'arme atomique, à cesser ses activités sensibles. "Le principe est de rendre plus actives les négociations avec les puissances occidentales, le problème nucléaire ne peut être réglé que par les négociations. Les menaces et les sanctions ne sont pas efficaces", a encore dit Hassan Rohani.

Des relations plus constructives avec l'Occident. Au début de sa conférence de presse, il a dit souhaiter une "nouvelle entente" avec le monde. Hassan Rohani a promis durant la campagne électorale plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident, mais sa victoire ne marquera toutefois pas une rupture dans la politique de la République islamique, les dossiers stratégiques comme le nucléaire ou les relations internationales étant sous l'autorité directe du Guide suprême et numéro un du régime Ali Khamenei. Selon la Constitution, le président est le deuxième personnage de l'Etat.

Un mot pour l'Arabie Saoudite. Hassan Rohani a également brièvement évoqué les relations qu'il comptait entretenir avec l'Arabie Saoudite. Des liens qui se sont détériorées ces dernières années à cause du conflit en Syrie et la contestation à Bahreïn. "La priorité de mon gouvernement est de renforcer les relations avec les pays voisins (...) les pays du Golfe persique et arabes ont une importance stratégique et sont nos frères. Mais l'Arabie saoudite est un pays frère et voisin (...) avec lequel nous avons des relations historiques, culturelles et géographiques", a-t-il déclaré. "J'espère que sous le prochain gouvernement nous aurons de très bonnes relations avec nos voisins notamment l'Arabie saoudite", a-t-il répété.