L'Iran met de nouveau la communauté internationale sur le qui-vive. Le pays a annoncé mercredi de nouvelles avancées dans son programme nucléaire et s'est également dit prêt à renouer le dialogue avec la communauté internationale sur ce sujet.
Présentation de nouvelles centrifugeuses. Mercredi, la télévision d'Etat iranienne a diffusé les images de Mahmoud Ahmadinejad inaugurant une barre de combustible nucléaire à 20% "fabriqué localement", dans le cœur du réacteur de recherche de Téhéran.
Lors de la cérémonie, le président iranien a annoncé la mise en activité de 3.000 nouvelles centrifugeuses sur le principal site d'enrichissement de Natanz, au centre du pays, "portant leur nombre total à 9.000".
Le président iranien a également ordonné la construction de quatre nouveaux réacteurs nucléaires de recherche "destinés à la production de radio-isotopes pour les malades du cancer".
L'Iran répond à la communauté internationale. Le même jour, le négociateur en chef iranien sur le dossier nucléaire, Saïd Jalili, a répondu à une lettre envoyée en octobre dernier par la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.
Saïd Jalili se prononce en faveur d'une reprise des négociations avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), selon la chaîne iranienne Al-Alam en langue arabe.
Dans sa lettre d'octobre, Catherine Ashton détaillait sur quelles bases la négociation pouvait reprendre. L'émissaire de la communauté internationale précisait ne pouvoir parvenir à une solution "qu'en se concentrant sur la question clé que sont les inquiétudes concernant la nature" du programme nucléaire iranien.
Le Conseil de sécurité a déjà voté six résolutions, dont quatre assorties de sanctions, pour contraindre les Iraniens à suspendre l'enrichissement. Mais la Russie et la Chine s'y opposent et prônent le règlement de la crise par le dialogue.
Menaces sur les exportations à l'UE. Par ailleurs, le prix du pétrole sur les marchés européens a connu une forte hausse après l'intention affichée par l'Iran de "revoir" à la baisse ses exportations de brut à six pays européens. Le pays aurait reçu séparément les ambassadeurs de six pays européens (France, Italie, Espagne, Grèce, Portugal, Pays-Bas) dans cette optique, assurant cependant qu'il ne suspendrait pas totalement ses exportations "pour l'instant, pour des raisons humanitaires et à cause du froid".
Ces dernières semaines, Téhéran avait déjà menacé d'interrompre ses ventes à l'Europe, qui représentent 20% du total de ses exportations. La cause : l'embargo, graduel, décidé en janvier par l'Union Européenne (UE) sur le brut iranien, dans le cadre des sanctions liées au nucléaire.