>> L'info. La Commission européenne a pris la décision mardi de geler le processus d'autorisation de culture des OGM. "Dans l'immédiat, la Commission ne va pas soumettre de demande d'autorisation de culture aux Etats", a expliqué Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire à la Santé Tonio Borg, qui gère le dossier. En clair, aucune nouvelle autorisation de mise en culture d'OGM ne sera délivrée avant plusieurs années. Motif : la Commission souhaite harmoniser les positions des membres de l'Union européenne sur la question des plantes transgéniques.
• Sept variétés en attente d'autorisation. A l'heure actuelle, seuls deux OGM bénéficient d'une autorisation de culture sur le territoire de l'Union européenne : le maïs MON 810 de Monsanto et la pomme de terre Amflora de l'Allemand BASF, qui n'est plus cultivée depuis son flop commercial. Plusieurs autres variétés d'organismes génétiquement modifiés font en revanche l'objet d'un examen approfondi, qui doit mener à leur autorisation -ou non- de mise en culture. Un type de soja et six de maïs (dont le MON810, qui demande son renouvellement) sont ainsi suspendus aux lèvres de la Commission qui, après avoir demandé leur avis aux Etats-membres, a le dernier mot. "La Commission peut lancer le processus pour autoriser la culture(…), mais elle ne le fera pas", insiste Frédéric Vincent.
• Deux camps s'opposent. Bruxelles souhaite en effet trouver un terrain d'entente entre les Etats-membres sur la question des OGM. Une tâche qui s'annonce ardue, car deux camps se livrent une véritable guerre de tranchée. D'un côté, huit pays, à savoir la France, l'Allemagne, le Luxembourg, l'Autriche, la Hongrie, la Grèce, la Bulgarie et la Pologne, ont adopté des clauses de sauvegarde interdisant la culture d'OGM sur leur territoire, avec l'appui de leur opinion politique. A l'opposé, d'autres pays, parmi lesquels l'Espagne, le Portugal ou encore le Royaume-Uni, se disent eux favorables à la culture du maïs transgénique, et en ont planté dans leurs champs.
Rassembler tout le monde derrière une position commune promet d'être un véritable casse-tête. José Manuel Barroso, président de la Commission, en sait quelque chose : il s'y est déjà cassé les dents. Favorable à la culture des OGM, il avait tenté en 2009 de faire lever les clauses de sauvegarde. 22 ministres de l'Ecologie sur 27 avaient alors voté contre lui, le contraignant à retirer son projet.