ONU : Jour J pour la Palestine

Les Etats-Unis et Israël sont contre la demande d'adhésion d'un Etat palestinien à l'ONU. © REUTERS
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avec Caroline Delage et AFP , modifié à

Le président palestinien doit déposer sa demande d'adhésion. Paris craint une "impasse".

Malgré les pressions, Mahmoud Abbas a refusé de faire marche arrière. Il compte remettre vendredi à Ban Ki-moon la demande d'adhésion à l'ONU d'un Etat palestinien, avant son discours devant l'Assemblée générale une heure plus tard.

Une décision que Washington, allié historique d'Israël, a tenté d'éviter durant des mois. Le vote au Conseil des Nations unies ne devrait pas intervenir avant plusieurs semaines, mais les Etats-Unis ont déjà prévenu : si Mahmoud Abbas obtient les 9 voix sur 15 nécessaires, ils opposeront leur veto. Pour Barack Obama, qui s'exprimait mercredi à la tribune de l'ONU, cette demande d'adhésion n'est qu'un "raccourci" illusoire.

La proposition de Sarkozy étudiée

Mahmoud Abbas compte, en parallèle, étudier une proposition lancée par Nicolas Sarkozy, qui consisterait à accorder à la Palestine un "statut intermédiaire d'Etat observateur" à l'ONU, parallèlement à des négociations avec Israël pour parvenir à un accord de paix d'ici un an. Une offre réitérée vendredi pour éviter "une impasse".

Mais Israël a prévenu qu'il s'opposait à ce compromis. "Il s'agit d'une fausse bonne idée car il est impossible de brûler les étapes en accordant un Etat aux Palestiniens quelle que soit son appellation", a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères. "Un Etat palestinien ne peut résulter que d'un accord avec Israël".

En cas d'échec de la demande au Conseil de sécurité, ou si celui-ci met trop de temps à l'examiner, les Palestiniens ont déjà prévenu qu'ils iraient à l'Assemblée générale.

L'espoir palestinien

En attendant, en Cisjordanie, un écran géant doit retransmettre le discours de Mahmoud Abbas en direct. L'espoir est grand à Ramallah, comme a pu le constater Europe 1. Dans son snack du centre ville, Nasser soutient l'initiative de son représentant : "C'est le moment de vérité. J'espère que ça va marcher, nous n'avons pas le choix. Soit on retourne vers le terrorisme, soit on va aux Nations unies".

Ecoutez le reportage de la correspondante d'Europe 1 sur place :

D'autres sont néanmoins plus sceptiques, comme Ahmed, bijoutier : "Nous n'avons pas de frontières, nous n'avons pas d'armée, nous ne contrôlons pas notre territoire, donc nous n'avons pas de pays. Je n'attends rien des Nations unies. En plus elles menacent les Palestiniens de couper les aides financières, je pense que tout cela n'a aucun sens".

Des manifestations de soutien sont prévues vendredi dans plusieurs villes de Cisjordanie. Les autorités font tout pour éviter le moindre contact avec l'armée ou les colons israéliens, afin que ces rassemblement restent pacifiques.

En Israël, les autorités ont placé la police en état d'alerte pour cette journée cruciale. Elles craignent des manifestations palestiniennes et des violences, et comptent, pour éviter cela, déployer plus de 22.000 hommes.