L’INFO. Toute la planète aura les yeux rivés sur New York cette semaine. La 68ème session de l’assemblée générale des Nations Unies s’ouvre mardi. Près de 131 chefs d’États et de gouvernements ainsi que 60 ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’organisation onusienne se réuniront pour le débat général annuel qui durera une semaine. Europe1.fr vous dévoilé l'arrière-cuisine de cette grande messe diplomatique.
• Une liste et une fouille à l’entrée. La sécurité, c’est le paramètre fondamental pris en compte par les autorités américaines, rompues à cet exercice qui se répète chaque année. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les mesures "de précaution" ont été considérablement renforcées. Avant leur arrivée à New York, chaque pays qui envoie une délégation doit faire parvenir à l’organisation onusienne une liste complète de sa composition, ainsi que leurs statuts ou qualités. Pour accéder au siège de l’organisation onusienne, tous les participants devront être équipés d’un badge, soumis à un contrôle électronique et fouillés, à l’exception des chefs d’Etat. Pour assurer leur sécurité, plusieurs milliers de policiers effectueront des patrouilles et près de 200 motards seront sur le qui-vive. Des membres des forces spéciales -les fameux Navy Seals qui ont tué Ben Laden- surveilleront les alentours et le ciel.
>> La New York City Police Department a tourné un clip sur son travail durant l'Assemblée générale :
A look at some of the NYPD's efforts to keep NYC & visitors safe during the UN General Assembly: http://t.co/OoFsUvKdWZ— NYPD NEWS (@NYPDnews) September 23, 2013
• Le quartier va être bouclé. Le siège des Nations Unies est situé au bord de l’East River, dans le quartier de Turtle Bay, à l’est de Manhattan. Chaque année au mois d’octobre, les New Yorkais se préparent au pire en termes de trafic. Avec autant de dirigeants dans un si petit périmètre, le quartier autour de l’ONU sera complètement bouclé.
>> ABC a concocté une infographie qui détaille les rues à éviter pendant cette semaine :
• Un discours à la tribune et des rencontres bilatérales. Depuis plusieurs années maintenant, l’Assemblée générale attire de plus en plus de chefs d’Etat et non plus uniquement les ministres des Affaires étrangères. En principe, chaque orateur dispose de quinze minutes à la tribune. S’il vient à dépasser -comme c’est souvent le cas pour les détracteurs de l’Occident- une lumière rouge s’allume. En 2009, Mouammar Kadhafi, l’ex-leader libyen, mort après la révolution, avait pris la parole pendant une heure trente.
L’ordre de passage est fixé par le secrétaire général de l’ONU en amont. Chaque Etat essaye de faire du "lobbying" pour avoir la meilleure place. Après leur passage à la tribune, les chefs d’Etat sont également reçus par Ban Ki-moon. Pendant ce temps, d’autres chefs d’Etat en profitent pour mener des entretiens bilatéraux plus spécifiques sur certaines questions internationales. En ce qui concerne François Hollande, quatre rencontres de ce type sont prévues : le président iranien Hassan Rohani (à sa demande), le président turc Abdullah Gül pour parler de la Syrie, le président bolivien Evo Morales (pour réparer l’incident de l’avion) ainsi que le Premier ministre japonais Shinzo Abe. Beaucoup moins solennels, des débats "de haut niveau" -dans le langage diplomatique- sont également organisés pour régler quelques points précis.
>> A lire : Hollande a rendez-vous sur CNN
• Les hôtels pris d’assaut. Avec leurs imposantes délégations, qui avoisinent une centaine de personnes dans certains pays, les hôtels de Manhattan affichent complet depuis dimanche et les prix flambent. Adis Dervisevic, l’un des managers de l’hôtel Mandarin, assure que sa chambre la moins chère coûte près de 995 dollars par nuit. La suite la plus chère de cet établissement s’élève à plus de 28.000 dollars et a été réservée par la Malaisie cette année. L’Ouganda, le Rwanda, la Jordanie, le Swaziland et le Nigeria sont parmi ces principaux clients, rapporte World Bulletin. Au Waldorf Astoria, l’un des établissements les plus prisés de New York, la chambre coûte près de 5.000 dollars. Très souvent, si le président américain, lui, reste 24 ou 48 heures sur place avant de regagner Washington, de nombreux chefs d’Etat restent plusieurs jours supplémentaires. Ils en profitent souvent pour faire du shopping et écumer les magasins de la « grande pomme ».
• Les médias en nombre à l’ONU. Plus de 2.000 journalistes du monde entier se sont accrédités pour couvrir cette 68e Assemblée générale, selon le service de presse. Ce chiffre n’inclut pas les correspondants américains et les centaines de journalistes qui sont eux basés aux Etats-Unis.
• Des réceptions organisées par les Etats. Plusieurs réceptions sont données sur place par les pays membres de l’ONU. Les dirigeants du monde peuvent ainsi se retrouver le soir en tenue de gala dans des restaurants étoilés. Comme l’explique Jeune Afrique, la réception donnée par l’Afrique du Sud est connue pour être très courue par les chefs d’Etat africains. D’autres Etats amis de la Palestine en profitent aussi pour organiser des événements. Le siège de l’ONU est également le lieu où il faut être pour les associations de lobby (défense de l’environnement, chrétienne, juif, etc.) afin d’approcher certains "décideurs".
Mais le gros temps fort diplomatique et médiatique à New York reste la grande réception organisée par le couple présidentiel américain. La plupart du temps, elle se tient à l’hôtel Waldorf Astoria. C’est l’occasion pour de nombreux chefs d’Etat d’une poignée de main avec Barack Obama. Elio di Rupo, le Premier ministre belge, a confirmé qu’il participera à la soirée. Viendra-t-il avec son habituel nœud papillon rouge ?