Ils se sont enfin rencontrés. Barack Obama et François Hollande ont eu une première réunion dans le bureau ovale de la Maison blanche, vendredi. L'occasion d'évoquer "les grands sujets", selon le président français.
# La crise économique
C'est le premier thème que les deux chefs d'État ont mis en avant, affirmant des "convergences" de point de vue. "La croissance doit être une priorité en même temps que nous mettons de l'ordre dans nos comptes publics à travers des pactes budgétaires", a rappelé François Hollande.
Barack Obama lui a assuré que le sommet du G8, prévu dans la soirée à Camp David, allait "parler des moyens de stimuler la croissance". "Le président Hollande et moi sommes d'accord pour dire que c'est une question capitale, que ce soit pour les populations en Europe ou pour l'économie mondiale", a-t-il ajouté.
# La Grèce et la zone euro
François Hollande a "insisté sur la situation de la zone euro" auprès de son homologue américain. "Nous avons la même conviction que la Grèce doit rester dans la zone euro", a assuré le président de la République. "Les Grecs vont être consultés au moins de juin, et j'ai souhaité envoyer ce signal au peuple grec : sa place est dans la zone euro", a-t-il poursuivi.
Il a également souligné que les économies américaines et françaises étaient "interdépendantes". "Nous sommes liés l'un à l'autre. Plus nos actions seront cohérentes, plus nous pourrons donc être efficaces".
# L'Afghanistan
C'était un des points d'achoppement entre les deux chefs de l'État. Mais François Hollande, fidèle à "l'engagement [qu'il a] pris devant le peuple français", a rappelé sa décision du "retrait des troupes combattantes d'ici la fin 2012".
Le président français a toutefois souligné que la France poursuivrait son soutien à l'Afghanistan sous "une autre forme", en l'occurrence à travers la mission de l'Otan sur place. "Nous pourrons donc respecter notre engagement", s'est félicité François Hollande, précisant que la question serait rediscutée lors du sommet de l'Otan à Chicago, dès dimanche.
# La relation franco-américaine
Pour leur premier rendez-vous, Barack Obama et François Hollande se sont envoyés quelques fleurs. "Les États-Unis chérissent leur relation avec la France", a assuré le président américain. "Il était très important que je puisse réaffirmer ici l'importance de la relation entre la France et les États-Unis", a abondé son homologue français, qui a souligné "l'histoire", "les liens profonds" et "les causes" que partagent les deux pays.
"Ce qu'il était très important d'affirmer aujourd'hui, c'est la responsabilité qui est la nôtre, a poursuivi François Hollande. Les États-Unis et la France sont des pays qui pèsent sur le destin du monde. Nous devons agir en amitié, en cohésion."
# L'ambiance
Visiblement tendus, d'abord, au sortir de leur rencontre qui a duré près d'une heure, les deux chefs d'État se sont peu à peu débridés au cours du point presse qui a suivi. Ils se sont même laissés aller à l'humour sur la fin, le président français ouvrant le bal.
"Je veux remercier le président Obama pour la grande connaissance de ma vie avant mon accès à la présidence", a souri François Hollande, avant de glisser une "private joke" sur les cheeseburgers. Qui a beaucoup fait rire Barack Obama, avant que celui-ci ne réponde : "je ne dirai rien sur les cheeseburgers, si ce n'est qu'ils se marient très bien avec des frites (french fries) !"