Barack Obama et son homologue cubain Raul Castro ont officialisé mercredi la normalisation entre leurs deux pays, après cinquante ans de gel des relations entre les deux pays.
"Todos somos americanos" (nous venons tous du continent américain), a lancé le président américain en espagnol, rappelant la fameuse phrase prononcée par Kennedy lors de son discours à Berlin-Ouest (Allemagne), le 26 juin 1963 : "Ich bin ein Berliner". Il a plaidé pour le rapprochement, estimant que "l’isolement de Cuba n’a pas fonctionné". "Ni les Cubains, ni les Américains ne sont récompensés par une politique rigide. [...] Un nouveau chapitre" doit maintenant s’ouvrir dans l’histoire des relations entre La Havane et Washington, a-t-il déclaré, 53 ans après la rupture des relations diplomatiques.
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Le communisme au centre du problème ... Le régime communiste est toujours en place, mais, plaide Barack Obama, "nous avons des relations diplomatiques avec la Chine", "nous avons aussi rétabli nos relations avec le Vietnam", qui mènent tous les deux des politiques communistes.
... mais aussi le commerce. "Toutes ces évolutions feront plus que des décisions politiques", pour Barack Obama. "L’échange entre les gens, la possibilité de communiquer, voyager, permettra une véritable évolution" démocratique, a continué le président américain, qui espère que cette détente "fera émerger le commerce privé à Cuba".
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Les mots de Castro. De son côté, si Raul Castro a confirmé dans son discours tenu simultanément à La Havane qu'il s'était "mis d'accord sur le rétablissement des relations diplomatiques", "cela ne veut pas dire que le [problème] principal, l'embargo économique, ait été résolu". "Gerardo (Hernandez), Ramon (Labañino) et Antonio (Guerrero) sont arrivés aujourd'hui dans notre patrie", a annoncé le président cubain au sujet de ces trois agents qui faisaient partie d'un groupe de cinq Cubains condamnés en 2001 aux Etats-Unis. "Cette décision du président américain mérite le respect et la reconnaissance de notre peuple", a ajouté le dirigeant, avant de confirmer la libération "humanitaire et unilatérale" d'Alan Gross, un Américain détenu depuis 5 ans à La Havane.