"Nous devons commencer par ce postulat simple : l'avenir de l'Afrique appartient aux Africains eux-mêmes", a déclaré Barack Obama samedi lors de son discours à Accra devant le parlement ghanéen. Vous pouvez le faire, "Yes you can!", a-t-il lancé. Il a noté que l'Afrique était en encore en proie aux conflits, à la maladie, au sous-développement économique, à la corruption et aux pratiques antidémocratiques.
Pour sa première visite en Afrique noire en tant que président, Barack Obama a reconnu la part de responsabilité du colonialisme. Toutefois, a-t-il ajouté, "il est facile de montrer les autres du doigt, de rejeter la faute sur les autres... Mais l'Occident n'est pas responsable de la destruction de l'économie zimbabwéenne au cours de la dernière décennie, ou des guerres où on enrôle les enfants dans les rangs des combattants".
Dans une autre partie de son discours, il a appelé l'Afrique à mettre fin aux pratiques antidémocratiques et brutales et à la corruption, pour adopter des règles de bonne gouvernance. Barack Obama a souligné que le soutien américain au développement serait lié au respect des règles démocratiques.
Tee-shirts Obama, casquettes Obama, portraits d'Obama : Accra a accueilli en grande pompe le président américain. Dans les haut-parleurs et les autoradios, les Ghanéens ont ressorti un "tube" composé à la gloire de Barack Obama par un célèbre présentateur de radio, Black Rasta, lors de la campagne électorale américaine :
La bienveillance dont bénéficie Obama en Afrique peut aider Washington à y militer pour la bonne gouvernance et la lutte contre le terrorisme tout en veillant à ses intérêts économiques.
Mais Washington n'en fait pas moins face à l'influence croissante de la Chine et d'autres puissances économiques émergentes en quête de marchés et avides de matières premières. Or, ces pays insistent moins sur la gouvernance que le dirigeant américain ne le fera sans doute au Ghana.
D’ailleurs, certains spécialistes des affaires africaines n’hésitent pas à douter de la pertinence de ce déplacement. "Si cela ne se fait pas dans le cadre d’un sommet continental […] ce ne sont que des photos pour Gala !" affirme Mamadou Aidara, journaliste spécialisé, interrogé par Marc Messier pour Europe 1 :
Le premier président américain a quitté le Ghana samedi en fin d'après-midi après avoir visité le fort esclavagiste de Cape Coast, plongeant ainsi dans le passé douloureux de l'Afrique.
Il tenait à visiter ce lieu de mémoire avec ses deux filles :