Mouammar Kadhafi serait-il prêt à accepter de se rendre puis de s’exiler ? S'appuyant sur ce scénario, l’administration de Barack Obama chercherait actuellement de façon intensive à trouver un pays qui pourrait accueillir le dirigeant libyen, sans pour autant le poursuivre pour crimes contre l’humanité.
Exiler Kadhafi et le protéger
L’information provient du New York Times, qui, dans son édition de samedi dernier cite, sans les nommer, trois responsables du cabinet du président américain.
Selon ces sources, la Maison-Blanche tente actuellement de trouver un pays d’accueil pour Kadhafi, un État qui n'ait pas signé ou ratifié le Traité de Rome. Le texte oblige en effet les pays à livrer quiconque sur leur territoire est inculpé par la Cour pénale internationale (CPI). Or, le colonel Kadhafi risque d'être poursuivi par l'institution de La Haye pour les atrocités commises contre son propre peuple depuis le début de la rébellion.
A ce titre, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté le 27 février dernier une résolution imposant des sanctions contre le régime de Kadhafi et demandant que soit saisie la CPI pour les "violations systématiques des droits de l'homme" et les attaques contre la population civile qui "pourraient constituer des crimes contre l'humanité".
La liste est plutôt courte
"Nous avons tiré quelques enseignements de l'Irak, et un des plus importants est que les Libyens doivent prendre la responsabilité du changement de régime, pas nous", a ainsi confié au New York Times un haut responsable de l'administration Obama.
"Ce que nous essayons simplement de faire c'est de trouver le moyen d'organiser une issue pacifique", a-t-il ajouté.
Sous réserve d'acceptation des pays en question, Kadhafi pourrait ainsi trouver refuge sur le continent africain, dont la moitié des Etats n'a pas signé le traité. Pour l’heure, toutefois, aucune piste n’est privilégiée.
Un écho à la tribune Sarkozy-Obama-Cameron
La stratégie du Bureau ovale s’inscrit dans la perspective de la tribune publiée par quatre quotidiens en fin de semaine dernière, cosignée par Nicolas Sarkozy, Barack Obama, et David Cameron. Les dirigeants y demandaient le départ du colonel Kadhafi.
"Il ne s'agit pas d'évincer Kadhafi par la force. Mais il est impossible d'imaginer que la Libye ait un avenir avec Kadhafi (...) il est impensable que quelqu'un qui a voulu massacrer son peuple joue un rôle dans le futur gouvernement libyen", justifiaient ainsi les trois hommes.