Le transfert de pouvoir annoncé par Hosni Moubarak à son vice-président Omar Souleimane n'a pas convaincu Barack Obama. Le président des Etats-Unis a affirmé jeudi soir dans un communiqué que ce n'était pas "suffisant", appelant le Caire à tracer un chemin "sans équivoque" vers la démocratie et à s'abstenir de toute violence.
Ce communiqué a clôturé une journée lors de laquelle des informations contradictoires ont circulé sur la possible démission de Hosni Moubarak. En déplacement dans le Michigan, Barack Obama a semblé anticiper une conclusion différente quand il a affirmé, avec les précautions d'usage, que "ce qui est parfaitement évident est que nous sommes les témoins de l'histoire en marche".
Pronostic erroné de la CIA
Egalement jeudi, devant le Congrès à Washington, le directeur de la CIA Leon Panetta avait jugé "fort probable" que Hosni Moubarak quitte le pouvoir dans la soirée et qu'il soit remplacé par son vice-président Omar Souleimane, un pronostic évidemment démenti.
Un responsable du renseignement américain a ensuite précisé que Leon Panetta faisait référence aux informations parues dans les médias et non à des informations propres à la CIA.
Agacement à la Maison Blanche
Jusqu'à présent patient et mesuré, Barack Obama a donc décidé d'hausser le ton. "Les Egyptiens ont reçu l'assurance qu'il y aurait une transition du pouvoir, mais il n'est pas encore évident que cette transition soit immédiate, significative ou suffisante", estime Barack Obama. "Trop d'Egyptiens restent incrédules sur le sérieux du gouvernement quant à une transition réelle vers la démocratie", ajoute-t-il dans le communiqué.
Signe de l’agacement patent de la Maison Blanche, le président Hosni Moubarak jusqu'ici ménagé par la Maison Blanche, n'est même pas cité dans le texte. Pour Obama, "le gouvernement égyptien doit tracer un chemin crédible, concret et sans équivoque vers une démocratie réelle, et (ses membres) n'ont pas encore saisi cette occasion".