Barack Obama fait un geste en direction des pays arabes. Dans un discours très attendu, le président des Etats-Unis, a promis jeudi une nouvelle approche vis-à-vis du Moyen-Orient, six mois après le début du printemps arabe.
"Les Etats-Unis soutiennent un ensemble de droits universels" valables "que l'on vive à Bagdad ou à Damas, à Sanaa ou à Téhéran", et "notre soutien à ces principes n'est pas un intérêt secondaire", a affirmé le président américain depuis le département d'Etat, où il prononçait son allocution. Découvrez les cinq points essentiels de ce discours.
Etat Palestinien. C’est une première. Barack Obama s’est prononcé en faveur d'un Etat palestinien sur la base des "lignes de 1967".
"Le retrait complet et graduel des forces militaires israéliennes devrait être coordonné dans l'idée d'une responsabilité de la sécurité palestinienne dans un Etat souverain et non-militarisé", a souligné le président des Etats-Unis.
Il a aussi mis en garde les Palestiniens contre toute tentative d'"isoler symboliquement Israël aux Nations unies en septembre". Barack Obama a prévenu que "les Palestiniens ne parviendront pas à l'indépendance en niant le droit d'Israël à exister".
Des propos qui ne devraient pas manquer d’électriser la rencontre prévue vendredi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. La réaction d’Israël a été quasi-immédiate. Dans un communiqué officiel, le chef du gouvernement a exprimé l'espoir que Barack Obama "réaffirmerait des engagements" américains qu'Israël "n'aurait pas à se retirer aux lignes indéfendables de juin 1967".
Ben Laden est "un meurtrier de masse" :
Oussama Ben Laden. Barack Obama a souligné que les révoltes arabes semblaient, à ses yeux, tourner le dos à l'extrémisme. Le chef d'Al-Qaïda "rejetait la démocratie et les droits individuels pour les musulmans au profit d'un extrémisme violent", a souligné le président américain.
Aujourd'hui, a-t-il insisté, les Arabes voient l'extrémisme d'Al-Qaïda comme "une impasse". Ben Laden est "un meurtrier de masse", et dès avant sa mort, son réseau "perdait sa lutte... car l'immense majorité des gens ont vu que le massacre d'innocents ne répondait pas à leur quête d'une vie meilleure".
La Syrie. Le président Bachar al-Assad a été l’une des premières cibles du président américain. "Le peuple syrien a montré son courage en exigeant une transition vers la démocratie", a commenté Barack Obama. "Le président Assad est maintenant face à un choix. Il peut diriger la transition, ou s'écarter".
Barack Obama a également exigé la fin des violences contre les manifestants, la libération des prisonniers politiques et l'accès des groupes de défense des droits de l'homme "dans des villes comme Deraa", foyer de la contestation syrienne. A défaut, Bachar al-Assad et son régime "seront défiés de l'intérieur, et continueront d'être isolés à l'extérieur".
Égypte. Barack Obama a décidé d'accorder une réduction de dette de 1 milliard de dollars soit plus de 698 millions d'euros et consent à l’Égypte des prêts d'un montant équivalent. La BERD (Banque européenne de reconstruction et de développement) sera sollicitée pour agir dans le monde arabe.
Bahreïn. Cet allié traditionnel des Etats-Unis n’a pas été épargné. Barack Obama a réclamé un "vrai dialogue" entre le pouvoir et l'opposition. "Les arrestations de masse et la force brute sont incompatibles avec les droits universels des citoyens bahreïnis, et de telles mesures n'arrêteront pas les demandes légitimes de réforme" a-t-il prévenu.