Pour son premier discours, le président américain a fixé les grandes lignes de son programme économique.
Il devait fixer le cap économique de l'Amérique. Lors de sa première élocution, trois jours après sa réélection, le président américain, Barack Obama a défendu "la classe moyenne" et a privilégié une hausse des impôts pour "les plus riches" afin de juguler "le déficit".
Après s'être laissé envahir par l'émotion devant ses militants à Chicago, le président s'est montré volontariste et surtout déjà à l'action. "Maintenant que ceux d'entre nous, qui ont fait campagne, ont pu dormir un petit peu, nous allons pouvoir nous remettre au travail. Et il y a fort à faire", a-t-il déclaré lors de son discours dans la salle d'apparat de la résidence exécutive, l'"East Room".
La priorité numéro un de ce nouveau mandat : "l'emploi et la croissance", a-t-il affirmé. "Il s'agit d'aider les petites entreprises et le secteur manufacturier à créer des emplois, ici, pas à l'étranger. Il s'agit d'aider les gens à avoir accès à l'éducation, la formation, dont les entreprises ont besoin", a diagnostiqué le président américain.
Obama veut une approche "équilibrée"
Pour parvenir à améliorer la croissance et surtout diminuer le déficit, le président américain est prêt au "compromis" afin de surmonter le fameux "mur budgétaire" qui se profile. Il s'agit d'un ensemble de hausses d'impôts et de baisses des dépenses publiques qui entreront automatiquement en vigueur début janvier sauf accord au Congrès. Une disposition légale que les deux partis souhaitent éviter.
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Il a donc annoncé qu'il allait inviter les chefs de file démocrates et républicains à des discussions la semaine prochaine pour trouver les moyens de sortir de l'impasse budgétaire, soulignant que les Américains avaient voté pour des actes concrets sur l'emploi et pas pour de la "politique politicienne".
"Ouvert" au dialogue, Barack Obama a fait néanmoins preuve de fermeté à l'orée de la bataille à venir avec ses adversaires. "Que ce soit clair. Je ne suis pas attaché à tous les détails de mon projet", a assuré Barack Obama. Mais "je refuse toute approche qui ne serait pas équilibrée" entre baisse des dépenses et hausse des recettes, a-t-il expliqué.
"Des gens comme moi qui gagnent plus de 250.000 dollars"
Reprenant ses arguments de campagne, il a indiqué qu'il refuserait de "demander aux étudiants et à la classe moyenne de rembourser tout le déficit alors que des gens comme moi, qui gagnent plus de 250.000 dollars (par an) ne se voient pas demander de payer un sou d'impôts de plus. Ça, je ne le ferai pas".
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En fin d'allocution, le président a donc mis en garde les républicains. Si le Congrès ne trouve pas d'accord, "les impôts des 98% d'Américains qui gagnent moins de 250.000 dollars par an" augmenteront. "ça n'aurait aucun sens. Ce serait une mauvaise nouvelle pour l'économie. Il ne nous faudra pas de longues négociations", a-t-il martelé avant de conclure : "J'ai un stylo et je suis disposé à signer demain".