Une semaine après la mort d’Oussama ben Laden, tué par un commando américain à 80 kilomètres d’Islamabad, le président américain Barack Obama a annoncé qu’il espérait porter le "coup de grâce" à Al-Qaïda. "Cela ne signifie pas que nous allons vaincre le terrorisme. Nous ne l'avons pas encore fait, mais nous avons l'opportunité de vraiment vaincre Al-Qaïda dans au moins cette région frontalière entre le Pakistan et l'Afghanistan", a estimé le président américain dimanche sur la chaîne américaine CBS.
Après être revenu sur "les 40 minutes les plus longues de [sa] vie" lors de l’assaut, Barack Obama a estimé que le matériel retrouvé dans la villa de Ben Laden pourrait mettre à mal la nébuleuse. "Nous nous attendons à trouver des pistes qui mènent vers d’autres terroristes que nous recherchons depuis longtemps, des cibles de haute valeur. Mais aussi des informations sur des complots existant". Comme des attaques imaginées le 11 septembre sur des trains aux Etats-Unis. Le président américain a également précisé que l’analyse des nombreux disques durs retrouvés prendrait du temps.
Ben Laden menace encore
Diminuée, dit-on, par la mort de son chef emblématique, la nébuleuse islamique a annoncé vouloir venger la mort du "martyr" Ben Laden dans un communiqué diffusé vendredi. Le sang de Ben Laden "est si précieux pour nous et pour chaque musulman qu'il ne doit pas avoir été versé pour rien" dit le communiqué.
Un enregistrement posthume de Ben Laden a également été diffusé le week-end dernier, mettant en garde les Américains. "L'Amérique ne pourra rêver de sécurité tant que nous ne vivrons pas cette sécurité en Palestine. Il est injuste que vous viviez en paix alors que nos frères (dans la bande de) Gaza vivent dans la détresse. En conséquence et avec la volonté de Dieu, nos attaques contre vous vont se poursuivre tant que se poursuivra votre soutien aux Israéliens", a déclaré Ben Laden dans un court enregistrement mis en ligne par le site islamiste Shamikh1.net.
Cela ne remettra pas en cause l’optimisme américain. Sans regret de n’avoir pu capturer le leader d’Al-Qaïda vivant, Barack Obama veut passer à l’étape suivante : la traque du n°2 d’Al-Qaïda, l'Egyptien Ayman al-Zawahiri, et l’enquête sur le supposé "réseau de soutiens" de Ben Laden. Concernant Al-Zawahiri, Obama a estimé qu’il est "loin d’être un chef" comme Ben Laden, a commenté le président sur la chaîne CBS dimanche. Mais la prolifération de l'idéologie prônée par Al-Qaïda et la densification du réseau ne règlera pas le problème américain, confronté, plus que jamais au terrorisme.