C’est devenu le mot clef pour parler de l’Egypte. Soucieux de ne pas froisser son traditionnel allié, l’administration américaine a exhorté dimanche Hosni Moubarak à effectuer une "transition vers un gouvernement répondant aux aspirations du peuple égyptien". Tout le week-end, Hillary Clinton, la chef de la diplomatie américaine a enchaîné les plateaux télé pour expliquer la position délicate défendue par les Etats-Unis.
Un délicat numéro d'équilibriste
Officiellement, il n’est pas question pour les Etats-Unis de lâcher le président égyptien Hosni Moubarak. Pour autant, la pression pour une transition démocratique en Egypte s'est accentuée dimanche sur Hosni Moubarak. "Nous souhaitons voir une transition en bon ordre. Nous demandons instamment au gouvernement Moubarak, qui est toujours au pouvoir (…), de faire ce qui est nécessaire pour faciliter ce genre de transition», a déclaré la secrétaire d'État, Hillary Clinton sur CNN.
Le ton avait déjà été donné vendredi soir. "Le gouvernement égyptien ne peut rebattre les cartes puis rester intraitable", avait estimé le porte-parole du Département d'Etat américain, P.J Crowley sur Twitter après la démission du gouvernement de Moubarak.
La crainte d’un gouvernement islamiste
La crise égyptienne constitue un dilemme pour les Etats-Unis. L'Egypte, le premier pays arabe à avoir signé un traité de paix avec Israël, joue un rôle important dans le processus de paix israélo-palestinien et constitue aux yeux de Washington un contre-poids à l'Iran dans la région. D’où le tâtonnement de la diplomatie américaine. Pour les Etats-Unis, le pire scénario dans la crise égyptienne serait la mise en place d'un gouvernement islamiste qui s'alignerait sur l'Iran.